Fiche de présentation

NEMOURS, Aurélie

née le 29 octobre 1910 à Paris, France ; études d'archéologie ; Ecole du Louvre ; études générales de mathématiques, latin, philosophie, théologie, astronomie ; 1937-1940, Atelier de Paul Colin*; 1941-1945, Académie Lhote*; 1948-1950, Atelier de Léger*; 1994, Grand prix national de peinture ; 2005, meurt le 27 janvier à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveuse - Peintre

Présentation : De 1940 à 1953, elle cherche. Non-figuration à la Magnelli*, Deux personnages, (1949, MPSG), ou tentative d'abstraction* humaine, Sans titre, (ibid) ou encore peinture comme un carton de vitrail aux motifs géométriques, aux lourdes barlotières, Rythme et signe, (1951). Avec la série Demeures, (1947-1958), elle écrit au pastel les prémisses de son style solidement installée dans l'abstraction* géométrique; il s'agit de carroyages, noirs, gris, blancs, accentués par des croix suisses, ou la démultiplication-remultiplication du carré. Dès lors, elle n'abandonne plus la stricte orthogonalité du néoplasticisme*, tout en étant proche du suprématisme* par l'usage du trait épais et du noir (gris et blanc compris), exclusif ; elle peint des croix régulières, rectangles, carrés, combinaisons des deux, qui s'affirment avec gravité, comme un écho à St-Jean-de-la-Croix ; à cette série, s'articule Au commencement, (1957-1962), grandes verticales noires, à l'huile cette fois. Depuis Trois personnages, (1952) ou Le Navire Argo, (1957, MPSG), dont les géométries semblent s'écarter l'une de l'autre, elle tente la couleur et en alterne l'usage avec celui du noir et blanc, comme elle peint aussi bien au pastel qu'à l'huile. Entretemps, Triptyque bleu, (1955-1979), se joue de différentes nuances du marine au bleu nuit. A compter du milieu des années 1960, elle privilégie à nouveau les carrés, soit qu'elle les présente comme un simple damier de nuancier, soit qu'elle les multiplie. Sur la toile carrée blanche, elle pose des rangs de 9 sujets horizontaux sur 7 verticaux, identiques, deux barres verticales en forme de guillemets, de minces angles droits à la verticale plus longue que l'horizontale, des carrés s'emboîtant, l'un jaune vif, l'autre violet-noir, dans un ensemble noir, Pierre angulaire, (1960, MNAM), ou les carrés décentrés, sur deux toiles, pour des yeux saisis de strabisme, Diptyque, (1961, EAC). Suivent les angles droits épais, équerres, soit régulièrement alignés soit articulés l'un à l'autre sans transition de continuité et que l'on peut lire noirs sur fond blanc ou blancs sur fond noir. Elle joue encore et toujours du carré noir mat dans un rectangle noir brillant, 'Sans titre', (1962, EAC). Il y a encore 'Aula', (1972), jeu vertical de bandes noires alternant avec des bandes de couleurs légèrement étouffées. Et 'Échiquier', (1975, EAC), diptyque vertical blanc pour un tiers et noir, apparemment, pour deux tiers, cachant un damier de couleurs plus que sombres. De même inspiration, ce jeté régulier de petits carrés et rectanles noirs, formant carré sur la toile blanche, 'Acrux', (1970, EAC), ou 9 cadres noirs sur carré blanc, 'Neuf couronnes', (1972). À compter de 1976, les carrés peints sont si menus qu'ils font ciller et rejoignent l'art optique*. 'Rythme de millimètre', (1976). Vient une grande suite de noirs et blancs sur toile carrée, qui s'étale de 1959 à 1992, dominée par des équerres, 'Pierre au blanc', (1959) ou 'Polyèdre', (1983), aux pièces en décrochement. Les 21 pièces de de 'Structure du silence', (1982, MPSG), 21 x 21, multiplient les possibilités d'association des carrés noirs, en forme unique, qui laissent le blanc parler. Et jusqu'à 'N+H 9230', (1992). Enfin, la couleur pure. Ostie, (1975, EAC), 30 x 30, titille l'oeil avec ses deux carrés superposés à la Albers*, parme sur jaune paille ; un autre Ostie, (1975, EAC), 80 x 80. En 1988, elle aborde le minimalisme* avec ses Quatuor, série de carrés monochromes; quatre toiles unies, identiques, séparées d'un mince espace qui fait croix; ou cinq carrés superposés en colonne avec un léger dégradé, Quatuor, (1990, EAC), jaune citron, ou Polyptyque J.V, (1989), carmin et pourpre, quatre toiles jaunes, unies, identiques, séparées d'un mince espace qui fait croix. 26 toiles, La Ligne, (1991, Sofidu), ou 36, Océan, (1993, EAC), frises courant le long du mur avec l'accrochage en fonction du rapprochement des couleurs et des teintes. Structure verticale aussi de 4 ou 5 carrés de 80 x 80, superposés en colonne, de mêmes couleurs, Rouge, (1989), Bleu céleste, (1989), Blanc, (1990), Jaune, (1992). Au début des années 1990, elle suggère des plans d'architecture au sol , indiquant l'implantation d'un fragment de mur, ou d'un pilier, et jamais d'une colonne, Nombre et hasard, (1992, Frac). De 1963 à 19687, elle procède à des collages dans l'esprit de la typographie constructiviste*, Arche, (1963, MAMSte). Elle est aussi graveuse de même styles. on tire de l'oeuvre une installationniste* posthume, cfr infra.

Expositions : 1946, 1979, Salon d'Art sacré, Paris ; 1948, Atelier Léger ; 1949, 1979, Salon des Réalités nouvelles, Paris; 1953, Colette Allendy, Paris, (P) ; 1961, Drian, Londres, (P) ; 1986, 2000, Denise René, Paris, (P).

Lieux publics : 2006, Alignement du XXIe siècle, 72 colonnes de granit, parc Beauregard, Rennes.

Citation(s) : Elle a dit : -Chercher la véité du monde.

Bibliographie(s) : Catalogue raisonné des estampes de 1946 à 2000, musée de la Cohue, Vannes, 2001.