Fiche de présentation

RENARD, Emmanuelle

née en 1963 à Paris, France, fille de James Coignard*; 1981-1985, villa Arson, Nice dont elle est renvoyée ; séjourne à New York ; 1986, s'installe à Paris ; 1992, voyage en Espagne ; 1999, découvre l'oeuvre de Rebeyrolle*; voyage en Turquie et au Canada ; 2000, au Népal ; 2001, en Russie ; 2002, 2003, 2004, en Inde ; 2003, épouse Fred Kleinberg*. signature : 1re expo, Emmanuelle Coignard; ensuite, Emmanuelle Renard.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveuse - Peintre

Présentation : Les muralistes expressionnistes* ne s'intéressent guère à l'art pariétal. Elle le fait. Avec les trois couleurs végétales, le blanc, le noir et l'ocre, elle recrée un Lascaux (après avoir commencé à peindre des fleurs, des fruits, des chevaux et des oiseaux) ; les taureaux sont saisis frontalement, de dos, latéralement avec les déformations qu'exigent et la rugosité et l'irrégularité des parois de cavernes. Rien ne rappelle l'arène et les jeux dont ils seront l'enjeu. Seule s'impose la vigueur primitive au double sens, celle du fond des âges et celle des instincts élémentaires. Son trait étique se plie aux nécessités de la misère animale, chien ou cheval prêt pour l'équarrissage en connivence mais en commisération avec l'homme tout aussi famélique. Son bestiaire s'attarde aussi sur des béliers et des loups pathétiques, descendus de gargouilles. Elle renouvelle l'art de la nature morte en toute solidité du pinceau et austérité de la gamme des noirs et des marrons sombres. Ses gobelets, pots, verres, emboîtés en équilibre instable, opposent la fragilité de la construction à la solidité du métier. Les bougies disent, à leur manière, la précarité du temps. Lorsqu'elle vient au décoratif, elle recourt aux objets intimes qui peuplent son souvenir et la toile se remplit au détriment de sa lisibilité. Ses fleurs sont flétries comme ses animaux sont battus et ses chaises misérables. Dans cet esprit, dérision ajoutée, Nu masculin, (2000), un homme à l'allure de primate, se masturbe. L'expressionnisme* outré la rejoint malgré la minceur de l'acrylique; que ce soient ses pit-bulls toutes babines relevées et bave agressive, ou l'homme déchiré Le Pécheur, (2006), entre les deux masses de ses fautes, ou l'homme réconcilié, L'Offrande, (2006), le même soulevant un panier de fruits, c'est d'un graphisme torturé qu'elle s'exprime, Passage clouté, (2007), replié sur soi-même porteur d'une rose, un terrorisé traverse la rue. Le mouvement impulsif, effréné, se développe ; elle s'enfonce dans l'expressionnisme extrême, et la mise en page désarticulée, Le Cuisinier, (2009), avec en avant-plan ses poulets plumés mais encore vivants ou L'Intranquille beauté du geste, (2010), dans son salon, l'homme sur un guéridon étrangle un coq dans un fauteuil. La contorsion se développe, homme aux phalanges immenses, animaux dépecés, fleurs et fruits tordus, Susciter la théorie des passions  humaines, (2010). La peinture de récitse fait fantastique dans sa confrontation des hommes aux animaux, En attendant la pluie, (2012). La palette reste sombre, marquée de rouge ou de violet qui font tache, Cheval jupon, (2014) .
Graveuse, elle donne en 1987 des natures mortes, un végétal se fanant au côté d'un vase et 2008, une série sur le cirque avec des clowns pathétiques et désarticulés qui font songer à Schiele*.

Expositions : 1985, Itinéraires, Vallauris, (G) ; 1986, Itinéraires, Vallauris, (P) ; Passage du tronc marin, Paris, (G)  ; 1988, Aradne, Vienne, Autriche, (P) ; 1991, 1997, Vidal-Saint-Phalle, Paris, (P) ; 2010, 2015, Polad-Hardouin, Paris, (P).