Fiche de présentation

CORINTH, Lovis

né le 21 août 1858 à Tapiau, Prusse-Orientale, Allemagne ; 1876, Beaux-Arts de Koenigsberg ; 1880-1884, de Munich ; 1884-1887, Beaux-Arts d'Anvers, puis académie Julian à Paris, avec Bouguereau ; 1887, germanise son prénom Louis en Lovis ; 1891-1900, vit à Munich ; 1892, co-fonde la Sécession* munichoise ; 1898, participe à la Sécession ; 1900, s'installe à Berlin ; 1911, est frappé d'apoplexie, le 11 décembre ; 1925, meurt à Zandvoort, Pays-Bas ; 1937, ses oeuvres figurent à l'exposition de l'Art dégénéré*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Peintre

Présentation : De 1890 à 1911, il appartient totalement au XIXe siècle, avec sa peinture allégorique et religieuse, symboliste de sujet, teinté de naturaliste de facture, ou vice-versa. Il s'essaie, en vain, à acculturer l'impressionnisme, ne parvenant pas à se déprendre de l'admiration pou ceux, de tous les siècles, qui l'ont précédé, Portrait de madame Douglas, (1909, LP), en semi plongée. Il se déprend de ces genres par la touche nerveuse empruntée à Franz Hals et devient ainsi au début du XXe siècle, un précurseur d'un expressionnisme* formel Portrait de l'oncle Friedrich Corinth, (1900, musée de Lunebourg), succédant à un expressionnisme de représentation. Nationaliste, il peint des autoportraits guerriers, anticipe Soutine* Scène d'abattoir, (1893, SS), ou le vérisme*, Portrait de Keyserling, (1900, NPSG).Il passe d'un style à l'autre par le sas de transitions, Persée et Andromède, (1900, musée Georg Schäfer, Schweinfort). Son pinceau hâtif, fougueux est proche de la rage; les dieux allemands sont renversés, Armure dans l'atelier, (1918, NNG). Il pousse jusqu'à l''informalité pour des natures mortes, Harengs saurs, (1917), ou Le Lièvre, (1921). Il entre dans sa modernité propre après une autre transition, Paysage au mélèze au bord du lac de Walchen, (1920, KM), en travaillant par taches dont certaines sont assignées à fournir la lumière, Petit autoportrait au lac de Walchen, (1921) ou Portrait du peintre Bernt Grönvold, (1923, KBrê); un certin flou en ressortit et une distance par rapport au sujet. La mythologie est subordonnée à la composition picturale, Le Cheval de Troie, (1924, NNG); le portrait est dénué de tout compromis, Le Président Ébert, (1924, KBâ); les scènes religieuses sont humainement pathétiques, Christ rouge, (1922, SGLM). Partout la lumière sourd de la peinture par une rapide touche de blanc dans la masse des couleurs végétales, pleines d'humidité, de grisailles, de gravité nordiques. Ses paysages de 1918 à 1925 sont d'un chromatisme retenu. Il est le précurseur des Nouveaux fauves* et de la renaissance de la peinture allemande d'après la Seconde Guerre. Chaque année, pour son anniversaire, il peint un Autoportrait, qui lui permet de juger e la fuite du temps et permet d'apprécier une évolution stylistique ; il en totalise 42.
L'oeuvre peint compte un millier de numéros, et l'oeuvre gravé, 900.

Expositions : 1890, Salon des artistes français Paris ; 1900, Sécession, Berlin.

Rétrospective : 1958, Berlin ; 1975 Munich et Cologne ; 1997, Musée de St. Louis, États-Unis, et Tate, Londres ; 2008, Orsay, Paris.

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