TOLEDO, Francisco

né le 17 juillet 1940 à Juchitan, Oaxaca*, Mexique; 1957, gravure aux Beaux-Arts de Mexico; 1960-1965 vit à Paris, y travaille avec Hayter* et imprime chez Mourlot*; 1965, vit à Oaxaca et Mexico; 1977, et 1980-1982, séjourne à New York; 1972, drée la maison de la culture de Juchitan; 1984, partage son temps entre Paris et Barcelone; 1987, s'installe à Oaaca; 1993, crée Pro-Ax, pour défendre le patrimoine d'Oaxaca.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Peintre

Présentation : En réaction contre l'art des muralistes, il est un fabuliste animalier, inspiré par ses origines indiennes-zapotèques, qui lui rendent proches les mythes précolombiens, et c sont des coyotes, des chauves-souris, des scorpions avalant une femme repliée, Enda Roshi, (1967). Exceptionnellement influencé par Andy Warhol*, Femme au lapin, (1968) ou par Chagall*, Le Vol de la grande vache, (1973), il trove rapidement son style propre. Il malaxe ses formes dans une pâte grumeleuse, terreuse, couleur fin d'automne, Death, (1960), vanité grossièrement modelée, mais expressive par les détails transgressés. Dans la même décennie, il donne des oeuvres squissées d'origine animale et mythique, abstraites* presque, nuée d'araignées qui fondent sur un squelette. De 1963 à 1965, il procède à des collages abstraits dans lesquels on soupçonne la présence animale. Le style, à compter des années 1970, s'affirmeencore, matières et couleurs terreuses remplissent la toile d'un graphisme gracile, La Fonction du magicien, le crocodile (1972, MAMM), à mi-chemin de Dubuffet* pour la matière et de Klee* pour le graphisme dont elle est striée. Son oeuvre fortemet sexuée éclate d'instinct génésique, Lapin tacheté, (1988). On y retrouve la symétrie fréquente dans l'art pré-colombien. Son trait est aussi bien aigu, Femme pêcheur, (1972), que sa touche peut être nébuleuse, Poissons et tortues e bleu, (1974). Il peint comme en surimpression sur un fond de vitre - brune - éclatée, Le Chien aboyant, (1974), ou la fin de l'Automne, (1978). En 1977-1980, il use de lignes suturées, Toad, (1977) ou Snakes, (198). Il est proche de l'abstraction* lorsqu'il schématise en mosaïques les taches et les traits du même motif répété, Titres primordiaux de Juchitan, (1988), essai de reconstitution d'un document patrimonial non écrit, non-figuratif, avec insertionde végétaux de la ville, ou Le Baluchon des sauterelles, (1989, MOMA), Plan de Juchitan, (1991), ses sujets partiellement superposés, Rouge (1988, MOMA). Souvent l'organisation de la toile crée un mouvement par le vide central qi aimante les animaux. Il pose aussi sur des collages frustes ou raffinés des lavis, et regrave 9 plaques de cuivre des XVIIIe et XIXe siècles, tirées à 25 exemplaires : c'est le Nouveau Catéchisme pour Indiens renégats, (1981); il intervient sur es scènes religieuses d'origine, y insère un bestiaire ironique et iconoclaste, tellement intégré qu'il faut lire attentivement pour voir ce qui est d'hier et ce qui est de lui. Toujours en collage, il brocarde Juarez, Juarez cherchant le zanate d'or encontre un lapin, (1985) ou Juarez monte sur un crapaud chaussé, (1994). À compter de 1990, une longue série d'autoportraits illustre ses différentes manières, de l'abstraction* (1990) à l'expressionnisme* (1999). Il invente la lithographieau sucre, mêlant à ce produit de l'encre de Chine, Souvenir du Mexique, (1986), trois squelettes humains survolés en ses contraire, par trois squelettes d'oiseaux. À la fin des années 1990, sa dramatique mêle animaux et mort omniprésente, Poison mangeant un homme, (1999). Il sculpte des objets fétichiques, Figures bossues (1976), ou phalliques, Le Grand Canon, (1988) ou Maison de chauve-souris, (2006), céramique. Il illustre le Rapport pour une académie

Expositions : 1959, Antonio Souza, Mexico (P), et Centre Fort Worth, Texas (G); 1963, Karl Flinker, Paris (P); 1985, Nippon, Tokyo (P); 1995, Matignon 32, Paris P).

Rétrospective : 1976, musée d'Art moderne, Bogotá; 1980, musée d'Art moderne, Mexico; 1984, palais des Beaux-Arts, Mexico; 2000, Whitechapel Art Gallery, Londres.