Fiche de présentation

HAYTER, Stanley William

né le 27 décembre 1901 à Hackney, Londres, Angleterre, Royaume-Uni, d'un père peintre ; 1922-1925, chimie et biologie qui l'amènent à travailler pour l'Anglo-Iranian Oil Cy dans le golfe ; 1926, s'installe à Paris, fréquente à l'académie Julian ; 1927, ouvre l'Atelier 17, où travaillent les plus grands de la gravure et de la peinture ; épouse Helen Philips Hayter*; 1934-1940, membre du groupe surréaliste*; 1940-1950, passe la seconde Guerre mondiale aux États-Unis et transfère son Atelier 17 à New York ; 1943, naissance de Julian Hayter*; 1950, rapatrie son atelier à Paris ; 1972, Grand prix des arts de la ville de Paris ; 1988, meurt le 4 mai à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Peintre

Présentation : Le graveur-enseignant invente un procédé qui permet la gravure polychrome en un seul tirage. De 1933 1940, il s'inscrit dans la mouvance surréaliste. Son cubisme* de 1939 est sui generis : sur fond d'à-plats géométrisés de couleurs franches, le(s) personnage(s) forme(nt) une structure en fil de fer d'une charpente dont la complexité s'oppose à la simplicité de l'environnement. Il confronte volontiers des anthropomorphes géométriques à des cadavres humains, prêts à être dévorés, Paysage anthropophage, (1937). Une gravure est intitulée Waving Insect, (1943), et cela signifie parfaitement son travail, exprimer le mouvement abstrait* (par opposition au mouvement figuratif des futuristes*) ; il montre des élytres répétés, qui battent autour de formes en loups de carnaval. En 1946, ses toiles cousines de celles d'Estève*. Dorénavant et jusqu'à la fin, l'abstraction* lyrique est le terrain privilégié de sa création. Jusqu'en 1954, c'est la gestualité du zigzag; ensuite, et jusqu'en 1964, les coups de brosse sont superposés par des rideaux de pluies colorées, zébrantes ou tourbillonnantes, griffées et tachées, Spring, (1957, Tate) ; de 1966 à 1977, des entrelacs superposés sans solution de continuité, le fil devenant trait, le trait devenant ruban, le ruban devenant bande, dans un même mouvement ondulatoire. Lorsque se croisent les rubans, opposant leurs couleurs acides, ou, au contraire, se superposent en transparence, atténuant ainsi leurs couleurs, l'art cinétique* est très proche. Le mélange des couleurs chaudes et froides est réservé aux très grandes toiles. Dans les petits formats, où le monumental fait place à l'intimisme, ce sont soit les couleurs froides seules qui sont retenues, soit les chaudes. Il marie également figuration et abstraction, Débris, (1941), un paysage, ou La Noyée, (1946), une figure. Ces lons déroulements superposent le plus généralement à des mosaïques leurs courbes d'électrocardiogrammes, dynamisant, ou calmant la géométrie de la construction, tout en créant des différences de plans. Noël, (1967, Mus. de Dieppe), tout en violet et rose, flammes vibrantes de losanges amenant à la sérénité. Enfin, pendant la dernière décennie, les à-plats sont des pièces de puzzle recouvertes de serpentins horizontaux produisant un miroitement de nymphéas ; la structure de la toile est formalisée par des bandes verticales et horizontales.

Expositions : 1926, Salon d'Automne, Paris ; 1929, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, (P) ; 1932, Claude Vignon, Paris, (P).

Rétrospective : 1957, Whitechapel Art Gallery, Londres ; 1966, Musée Rath, Genève ; Maisons de la culture d'Amiens, Caen, Aix-n-Provence ; 1967, Victoria & Albert Museum, Londres ; 1968, Musée national d'art moderne, Paris ; 1972, Musée d'Art moderne de la ville, Paris.