Fiche de présentation

CHAMBAS, Jean-Paul

né le 11 mars 1947 à Vic-Fezensac, Gers, France ; histoire de l'art à Toulouse ; 1970, décorateur de théâtre ; vit à la Ruche* à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Décorateur - Peintre

Présentation : Les années 1970,i s'inspire de la photographie pour la simuler en peinture, Le Mariage, (1971), (en couleur), ou La Communion, (1972), (en noir et blanc), groupes dont les visages sont peu interchangeables, non indentifiables. Inspiré du cinéma, comme si l'on était dans une projection en plein air, Ne croyez pas aux mensonges des assassins, (1977). Avec Le fauteuil d'Hortense, (1979), débute une certaine complexification de la composition des draps froissés, coupés d'une ligne arbitraire et pendant du fauteuil un médaillon à la figure féminine ahurie, tandis qu'un canard occupe le siège. Nefertari en Lautrec, (1979, MNAM), visage du peintre en travesti. En 1978, il peint des sujets en état de lévitation, audacieusement classiques dans des éclairages funèbres. C'est de ce fond nocturne, de flaques d'huiles, noir et vert, noir et grenat, que surgissent les visages photographiques d'hommes célèbres, blafards avec des ombres traitées à la fauve*, Tranquillement quatre prétextes, (1985); les héros sont massacrés, zébrés, tachés, déchirés, soumis à tout un travail de profanation, ou de mémoire sauvegardée puisque le document détérioré est arraché à l'oubli, Trakl, (1983), ou  Octavio Paz, (2000). ; certains morceaux de photos, Malraux, Kafka, Artaud, Beuys, sont autant d'authentification. Il est mémorialiste, archiviste, archéologue de l'image. L'oeuvre incorpore des figures peintes (et) (ou) collées,  Topino Lebrun, ( 1989), dans l'attitude de Marie-Antoinette allant au supplice.  Il compose de petits collages minutieux, fragments contrastés de la mémoire, Histoire de dames, (1982, FRAC Lorraine), où les extases très peu spirituelles de femmes sont opposées à celle de la sainte Thérèse du Bernin, morceaux de photographies, d'imprimerie, d'écritures, de papiers gommés qui agencent le tout, puis il les agrandit en toiles aux dimensions imposantes. Le Voleur de feu, (1989), triptyque de plusieurs mètres de long, met en scène Beuys*, un squelette dans un tombeau fouillé et des traces de fresques plaqués sur un fac-similé de mur en pierre pâle qui donne à l'ensemble une dominante beige. Certains titres, Pékin, ou Bucarest, (1989), indiquent l' orientatio politique. Une pose pour des huiles dépouillées, piano à queue sur scène, Deuil, (1986) ou Chambre d'écho, (1987). Il reprend ses collages-peintures ou peintures-collages, aux sujets multiples et fantaisistes, fouillés De la Pureza, (1991), ou plus simples, Los Dos Equis,  (1992), celui des lettres d'une enseigne et celui d'un manège, dont les titres proviennent d'une inscription reprise. Il revient aux sujets uniques, portraits , humain, Allan Poe, (2000), conforme, Balzac, (2000), masacré, Le Requin, (2002), de face et terrifiant, Autoportrait, (2006), le visage maculé de peinture blanche. Une série sur les toreros, y compris la reprise de celui de Manet, Natures mortes, (2004, 2007). Et ces images uniquement peintes, habilement tordues dans des scènes expressionnistes* aux personnages à échelles différentes, craintes interrogatives, L'Imperméable et la chaise rouge, (2008).
De 1975 pour Dimanche au Théâtre national de Strasbourg aux Aceurs de bonne foi de Marivaux au Théâtre des Amandiers de Naterre, en 2010,  il ne cesse d'être décorateur de théâtre, sans compter la mise en scène du transfert des cendres d'André Malraux au Panthéon en 1996.

Expositions : 1967, Notre Temps, Toulouse, (P) ; 1969, Salon de la Jeune Peinture, Paris ; 1973, Schubert, Milan, (P) ; 1976, 1994, Krief, Paris, (P) ; 1997, Mythologies quotidiennes, Arc, Paris, (G);  2000, Oscar Roman, Mexico, (P) ; 2005, 2006, Lavignes, Paris, (P).

Rétrospective : 2010, Villa Tamaris, La-Seyne-sur-Mer.

Lieux publics : 1990, Rideau de scène du théâtre de l'Athénée, Paris ; Stations de metro, Chaussée d'Antin, (1992, Paris) ; Mermoz, (1992, Toulouse) ; Bellas, 1998, Mexico.

Citation(s) : Il a dit :
- On nettoie avec un pinceau pour déterrer les choses.