Fiche de présentation
LA FRESNAYE, Roger de
né le 11 juillet 1885au Mans, Sarthe, France ; 1903, académie Julian ; 1908-1909, académie Ranson chez Maurice Denis ; 1914-1918, fait la guerre dans l'infanterie et y contracte la tuberculose ; 1925, meurt le 27 novembre à Grasse.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Décorateur - Peintre
Présentation : Durant les années 1913 et 1914, le peintre se révèle par la vivacité du chromatisme et par la composition figurative de géométries carrées juxtaposées : les visages sont à peine ébauchés, les structures allusives, mais l'ensemble, issu du cubisme* et du fauvisme*, clame sa jubilation, La Vie conjugale, (1913, Minneapolis, et BAR), nature et culture, érotisme et cérébralité, La Conquête de l'air, (1913, MoMA, New York), dont l'esquisse se trouve au MAMT, Le Rameur, (1914, n), L'Homme assis, (1914, MNAM). Il est l'un des rares qui appliquent le cubisme à la figure. Plus tard, Nicolas de Staël* retrouve, à la limite de la non-figuration*, le même goût des pavés et des couleurs. Mais avant et après? - l'après étant aussi celui des lendemains de la Grande Guerre. Avant, il a compris le parti que la tradition pouvait tirer du cubisme en suivant certaines de ses règles; cela donne Le Cuirassier, (1910, MNAM), Jeanne d'Arc (1912, MBALy), Alice au grand chapeau, (1912, MAMT). Mais ses essais pour pratiquer le cubisme de la première génération, l'analytique, Nature morte aux trois anses, (1910), ou synthétique, et aussi un pendant du Pont de Meulan, (1911, fond Planque, Lausanne), dépouillé et encore plus dépouillé, les maisons étant privées de fenêtres, Nature morte à la théière (1912, MNAM, Paris), voire cézannien, Paysage de la Ferté-sous-Jouarre, (1911, MNAM, Paris), ne dépassent pas le pastiche talentueux. Avant encore, il avait été prudemment expressionniste*, La Bergère Marie Ressort enfant, (1910, MAMS) ou La Bergère Marie Ressort, (1913, MAMT), pouvant aller jusqu'à rappeler Die Brücke*, Dans le bois, (1910-1912, MAMVP). Et plus avant encore, il est influencé par les nabis et pressent l'Art déco*. La guerre interrompt sa production et, après son entracte, il revient au réel dans un climat de maladie; ce sont alors des oeuvres néoclassiques mâtinées d'expressionnisme, La Roumaine, (1920, MAMT), Portrait de Guynemer, (1921-1923, MNAM). Il renoue aussi avec la pratique d'un cubisme de la deuxième génération, Composition ovale aux degrés, (1920) ou Le Perrot, (1921-1922). À la fin de cette seconde et dernière partie de son oeuvre et de sa vie, il développe une autre voie personnelle, à mi-chemin entre l'expressionnisme et le maniérisme de l'Italie fasciste dont on peut lire comme une signature, le jeu théâtral des mains, Portrait de Gampert , (1920, MNAM), Le Bouvier, (1920, MNAM) ou Le Poète, (1921, MAMT), l'atmosphère à la De Chirico* en même temps qu'homosexuelle, Le Malade dans son lit, (1921-1922) et Les Palefreniers, (1921-1922). Son oeuvre compte environ 800 numéros et 75 décors de théâtre.
Expositions : 1914, Levesque, Paris.
Rétrospective : 1950, Musée national d'art moderne, Paris ; 1983, Musée de l'Annonciade, Saint-Tropez.
Citation(s) : On a dit :
- Il a eu les mêmes idées, les mêmes audaces, le même courage moral que les autres, Picasso, Braque, Léger, mais le tempérament n'y était pas : rien ne reste que d'honorables - et ennuyeux - exercices scolaires. (Alain-Marie Couturier).