Fiche de présentation

TOYEN, ( Marie-Françoise Germinova, dite )

née le 21 septembre 1902 à Prague, Bohême, République tchèque ; 1920, cheville ouvrière du groupe Devetsil, carrefour des avant-gardes cubistes*, futuristes*, dadaïstes*, en Europe centrale ; 1922-1929, vit avec Styrsky*; 1923, elle adopte son pseudonyme par allusion à ciTOYEN français ; 1925-1929, séjourne à Paris et se lie aux surréalistes*; 1935, participe à la formation du groupe surréaliste tchèque ; 1939-1945, se cache en compagnie du poète Heisler ; 1947, s'installe à Paris pour fuir le stalinisme ; 1980, meurt le 9 novembre à Paris; inhumée au cimetière des Batignolles.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Collagiste - Peintre

Présentation : Lorsqu'elle raconte des histoires, elle le fait dans une pensée étrange et fuyante. Son pinceau est vif, hâtif même peu soucieux de précision mais curieux de l'insolite. L'Usine, (1920) ou Ficelée, déficelée (1925) ont des charmes de naïf*. En revanche, Le Port, (1925, MNAM) est sous influence cubiste, et Tobogan, (1926, GNP), comme Composition géométrique, (1926),  relève de l'abstraction* géométrique, tandis que La Plage, (1926), doit tout au purisme*. De 1928 à 1937, elle peint les formes de l'étrange ; seul est pris en compte un pouvoir onirique, d'origine minérale, végétale, biologique, Fjords, (1928, GNP), La Poignée de mains, (1934, GNP) et La Voix de la forêt, (1934, Mus. de Saint-Denis) qui renvoie à Ernst*, comme Mythe de la lumière, (1948, MMS) renvoie à Magritte* par son doublon, son étrangeté, sa précision. Cependant, en général, il n'y a guère de référence au réel, même lorsqu'il est possible de lire une allusion à l'objet, À la roue d'or, (1951), fragment de façade. Elle se plaît aux variations nuagistes*, ménageant une percée sur un détail figuratif, Célébration nocturne, (1929, GNP), ectoplasmes ligotés de barbelés;toiles à la verticalité bruissante et distendue comme un chiffon de soie aux couleurs fanées, à la trame élargie, comme un jet d'eau dans un miroir, à l'érotisme allusif en gris fluorescent, L'Un dans l'autre, (1965, MNAM). Ses ombres de femmes seconfondent avec la vibration du miroir; elles se précisent tout à coup dans un détail perçant, Le Paravent, (1966, MAMVP) ou Éclipse, (1968). Elle allie brillance et flou, son oeuvre est luminescente. La réalité se fait plus présente dans es collages aux rapprochements insolites, surréalistes, Ni signe, ni lune, (1936, NGP). De 1960 à 1970, elle découpe des images, dans tous supports, livres ou magazines, et les range par sujet, sur des supports recto-verso comme de froides planche anatomiques, zoologiques, botaniques, ou de mode. Elle est aussi illustratrice, notamment de Sade, en 1932.

Expositions : 1925, Art contemporain, Paris ; 2004, Les Yeux fertiles, Paris, (P).

Rétrospective : 1982, Musée national d'art moderne, Paris ; 2002, Musée d'Art moderne, Saint-Étienne.