Fiche de présentation

LURÇAT, Jean

né le 1er juillet 192 à Bruyères, Vosges, France ; 1912, arrive à Paris et n'arrêtera pas de voyager dans le monde entier ; 1914, s'engage aux armées ; 1917, sa mère brode des cartons ; 1930, fait tisser sa première tapisserie aux Gobelins ; 1939, chargé de rénover les ateliers de tapisserie d'Aubusson ; 1941, installé ans le Lot, participe à la Résistance  ; 1964, élu à l'Académie des Beaux-arts ; 1966, meurt le 6 janvier à Saint-Paul-de-Vence ; 2009, 23 tapisseries sont dispersées par Me Machoïr à Château de Lasserre, Haute-Garonne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Dessinateur - Peintre

Présentation : Sa célébrité de rénovateur de la tapisserie a éclipsé ses qualité de peintre, qui lui sont antérieures. Il donne portraits, Jeune homme nu, (1920), paysages et natures mortes influencés par l'Esprit nouveau*, dans lesquels les visages sont allongés comme des Modigliani*, l'espace télescopé, Table oblongue, (1922), et les robes gonflées de dégradés, Les Fumeuses, (1920, Mus. Lurçat, Angers). Puis il regarde vers le cubisme* de Braque*, Table aux feuillages, (1923) ou Le Bourreau, (1926) sont des collages déchiquetés peints. Il accorde aux vêtements de ses personnages une grande importance par l'ampleur renaissante qu'il leur confère, alors que les formes restent anguleuses, et la couleur terne, Arménienne au voile jaune, (1927) ; un plateau aux cloisons minimalistes*, Smyrne, (1926) ; Trois fruits coupés, (1927), des membres hypertrophiés et têtes microcéphales, Baigneuses et leurs ombres, Le Repas, (1931) ; ils sont un prétexte pour les paysages simplifiés, quelques objets, nuages et ombres déchiquetés; arbre, charrue sont posés en évidence dans un décor vide,  composé de redans qui bouchent la perspective et accentuent le tragique, (1936). Cette rigueur s'adoucit, à compter de cette année, par des fondus et par le rouge vif qui apparaît. Il y a chez lui des réminiscences de Survage* et de Matisse*, de Souverbie*, Les Deux Pêcheurs, (1939). Et encore Les Nuages mouvementés, (1934), ou Paysage atomique, (1952), surréalisant*. Dans des oeuvres mineures, on retrouve un soupçon de Modigliani, de Marie Laurencin* et de Léger*. Bref, il est peintre participant aux mouvements de son temps.
Tant la peinture est sobre, tant la tapisserie est flamboyante dans sa composition et maniérée dans son décor : soleils incandescents aux rayons torturés, vols de feuilles, silhouettes animales tremblées, nuages et étoiles éclatant des chamarrures sur fond sombre, Apollinaire bleu, (ca.1950) en  2 ex.
A compter de 1951, il  est céramste,.

Expositions : 1922, Povolotzky et Vilrac, Paris.

Rétrospective : 1976, Musée d'Art moderne de la ville, Paris.

Musées : Musée Lurçat, Angers où figurent de très nombreuses tapisseries monumentales et la plupart des toiles citées.

Citation(s) : On a dit :
- Jean Lurçat est toute intelligence, toute profonde finesse. Son oeil étincelle. Son visage est anguleux et beau. Il vit pour comprendre. Son oeuvre ainsi est de lui-même comprise avant d'être créée. Il n'est pas le jouet d'une inspiration subite, d'une découverte arbitraire. Il tient en mains sa propre balance. Mesure, mesure de la France et des propres limites. Utilisation de tous ses dons . (Maurice Sachs).

Bibliographie(s) : Gérard Denizeau et Simone Lurçat, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Acatos, 1998.