Fiche de présentation

VIALLAT, Claude

né le 18 mai 1936 à Nîmes, Gard, France ; Beaux-Arts de Montpellier ; 1958, de Paris; 1964, enseigne aux Arts décoratifs de Nice ; 1967, de Limoges ; 1969, co-fonde Support-Surface*; 1971, se sépare de ce groupe ; 1979-1991, directeur des Beaux-Arts de Nîmes ; 1993, Grand prix national de peinture ; enseigne aux Beaux-Arts de Paris ; vit à Nîmes.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Sa Répétition de personnages, (1964) ressortit encore à la figuration. Il admire Matisse* dont il peint sur drap de lit, déjà, une réplique de La Vague, (1964). De 1976 à 1993, il  lui dédie de nombreux Hommage, faisant surtout allusion à Fenêtre ouverte à Collioure. 
C'est en 1965 qu'il innove dans la non-figuration*, sur les matériaux, supports, techniques et colorants, les variant sans cesse ;: il peint sur toile sans châssis, toile pendue à un clou, draps brodés et cousus, vieilles chemises, jute, bâches, tissus d'ameublement; il peint à plat sur gravier, recto verso, plie et retravaille, efface à la Javel ou surpeint, mouchette; il emploie gélatine, goudron dilué, glycérine, teinture, etc., Sans titre, (1966, musée de Céret), trois bandes, trois ondulations montagneuses, bleu, blanc, gris, encore sur châssis, tandis que, la même année, il l'abandonne pour y revenir de temps à autre. La même année, il crée sa forme fétiche.  celle appliquée à l'éponge, du rectangle pressé sur les côtés, en osselet , en haricot,- réminiscence du marquage des bovins ou des signes apposés sur les maisons de Camargue - et il les dispose en séries diagonales sur des toiles sans châssis, aux formes parfois saugrenue : chapes, tentes, parasols, rosaces, tabliers, etc. Sur les très grands formats, 3 x 6 m, Sans titre, (1975, fondation Stuyvesant), un léger décalage des distances entre les formes identiques permet d'y voir comme un frémissement, une houle. Et encore en 2013. À considérer la peinture comme un en-soi, à lui refuser toute dimension esthétique, psychologique, idéaliste, on devient aisément répétitif. II n'abandonne pas pour autant l'autre graphisme, inspiré de Matisse pour la simplicité et l'économie du chromatisme, ou, plus complexes, ses hommages à Cézanne, Éternel féminin, (1965), avec sur fond uni de palettes, phallus, coeur, schématisés, ou encore, presque minimalistes*, des toiles sur châssis ovale suggérant un miroir éteint, Vert noyé dans le noir au bord rose, (1965). Viennent ensuite des variations sur la corde, en échelle, Sans titre, (1974, MAMStE), et sur le bois ; il se fait " sculpteur " d'objets à l'inspiration rurale totémique, de sorte que, vus en quantité, on croit se trouver dans quelque éomusée. Ils sont faits de matériaux de récupération, sont instables, laissés dans l'état brut de leur couleur. À la même époque, il modèle des objets dans l'esprit de l'arte povera*, corde à noeuds ou cercles de bois, Sans titre, (1973 et 1974, musée de Céret).
La recherche sur laquelle il théorise depuis 1970 porte sur la matière comme telle, sa résistance, son imprégnation ; velours, nylon, jute, tout lui est utile comme support et surtout ces rebuts de toiles qui portent la trace de leur destination décorative première, lignes de matelas ou fleurs de tapisseries. " Je m'efforce d'inclure tout ce qui est la vie et le passé de la toile, les plis, les salissures, les marquages, la détente, les oeillets, les lacets, tous éléments signifiants, toutes choses qui suggèrent une fonction et une histoire. " Jusqu'en 1970, il sauvegarde, avec des alliances chromatiques sobre, une couleur pour le motif et une autre pour le fond apparaissant en résille ; depuis lors, il s'adonne aux couleurs les plus ingrates dans des rapprochements les plus antagonistes. Pour autant, il ne se départ point de son osselet totémique, mais trouve les équivalences chromatiques, posées sur des taudis de marché dont les bords en feston sont partie prenante, Hommage à Matisse, (1978, MAMStE), aux rouges, bleus et jaunes éclatants, découpés et recousus en H. Pour complexifier son travail et achever d'en brouiller l'effet, il conjugue différentes compositions de superficies inégales, toujours du même motif-étalon, en les juxtaposant sur le même support. On peut lire dans son travail une certaine parenté avec l'oeuvre " végétale " de Hantaï*, voir par exemple Bâche kaki, (1981, MNAM).
Au début des années 80, les signes-osselets marquent de petites surfaces déchiquetées comme une peau de léopard ou sont dispersés sur le mur, comme un jeu de hasard, sans aucune nécessité apparente. À la fin des années 90, toujours fidèle aux toiles libres, il procède à des découpages de celles-ci et à des recompositions cousues, l'unité entre les différentes pièces étant la pérennité de l'osselet dont les parties sont réajustées. Cela devient un patchwork, exemplaire-échantillon, très différent de l'osselet peint sur tissu d'ameublement d'une seule venue, (1997). Sur 80m de long et 2,50 m de haut, il peint une bâche aux couleurs rose orangé de la ville de Toulouse et bleue de la Garonne (1999, centre d'art contemporain, Toulouse). La seule modification dans ses variations chromatiques et dans ses baches ou toiles de teintes militaires, à oeillets et à lanières pendantes, c'est la percée d'un rectangle uni à fronton suggérant le rideau d'un théâtre de guignol, (2004-2007). Suit un octogone dans ses couleurs favorites, le violet et le jaune, teintes symboliques de la traîtrise, (2006).
Entre ces deux dernières périodes, il procède à des assemblages de tissus sophistiqués avec effets de transparence., à des inflexions de bord à bord, du "haricot" Sans titre, n° 276, (2013).

Expositions : 1966, gal. A, Nice, (P) ; 1968, 1995, Jean Fournier, Paris, (P) ; 1974, Kunstmuseum, Lucerne, et Neue Galerie Ludwig, Aix-la-Chapelle, (P) ; 1988, Biennale de Venise ; 1996, École nationale des beaux-arts (les objets), Paris, (P) ; 1998, 1998, 2014, Daniel Templon, Paris, (P) ; 2012, Musée de l'hospice, Issoudun, Musée du Touquet et Musée de Louviers, (P) ; 2015, Villa Tamaris, Toulon, (P). 

Rétrospective : 1974, 1984, Musée d'Art moderne, Saint-Étienne ; 1998, Château de Villeneuve, Vence ; 2014, Musée Fabre, Montpellier.

Lieux publics : 1993, vitraux cathédrale de Nevers ; vitraux église des Sablons, Aigues-Mortes.

Citation(s) : Il a dit :
- Un système aberrant, la répétition d'une forme qui n'est ni symbolique ni figurative et qui m'intéresse pour ces rasons. Ma peinture est extrêmement bête.