Fiche de présentation

CRAGG, Tony

né en 1949 à Liverpool, Angleterre, Royaume-Uni ; 1966-1968, études de technologie à Hatfield et technicien dans un laboratoire de recherches sur le caoutchouc ; 1968, Gloucester Art College et Cheltenham ; 1969-1973, Wimbledon School of Art and Design, Londres ; 1973-1977, Royal College of Art, Londres ; 1977, s'installe à Wuppertal, Allemagne ; 1979, enseigne aux Beaux-arts de Düsseldorf ; 1988, Turner Prize* ; 2008, Preamium Imperiale*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Peintre - Sculpteur

Présentation : Aux tout début de son activité, de 1972 à 1977, il s'intéresse à l'art de plein air*, puis il réalise des installations ludiques, comme Three Shelves, Wine Bottles (1981, MPSG), dont une seule est horizontale et les deux autres jouent, en sens divergent, les équilibristes.
Essentiellement, il est assembleur, puis mouleur. Assembleur, il réunit en forme au contour géométrique un entassement intérieur en ordre dispersé, d'objets de même famille, Black & White Stack, (1980, FRAC Bourgogne), La Lune bleue, (1980, MAMStE), ou encore Stack, (1996), simple empilement cubique ; rebuts de tous genres en deux parties, l'une noire, l'autre blanche, Spiral, (1983, MACM) ; d'autres rebuts pour reconstituer au mur une télévision, TV, (1982, MNAM) ; rebuts encore, Palette (1984, MAMVP), peinte au travers de bois de différentes dimensions et couleurs ; rebuts toujours pour un vaste assemblage d'instruments aratoires et quotidiens, tout uniment passé au granito, ce qui leur donne l'homogénéité d'une pièce autonome The Lens, (1985, MAMS),  Assembleur encore, par réunion de morceaux de plastique de récupération, au sol, reconstituant la progression des couleurs du prisme, Spectrum, (1979), ou à même le mur, Palette, (1985, FRAC Bourgogne). Rapprochement enfin, de briques creuses comme parpaing de trois genres différents pour Trois Immeubles modernes, (1989) et Minster, (1990), où les formes circulaires, empilées de manières dégressives, suggèrent des tours slaves. Déstructuration, archéologie contemporaine et restructuration. Sur six niveaux, des verres de toutes sorte, unifiés par le sablage, forment un étrange et fragile montage, Cumulus, (1998, Tate Britain).
Mouleur d'autre part. En 1986, il adopte les matériaux traditionnels et les formes organiques. Bois, pierre, métal soudé ou fondu, fibre de carbone, plâtre, porcelaine, Steel Figures, (1987, MRBABx), Sans titre, (1988, MNAM), oreille de Denys à Syracuse, ou anfractuosité vaginale comme Box, (1999, MAM) avec sa forme tordue en bouche de grenouille. Il propose des formes qui permettent de transformer un objet en un autre, saisies au moment de la métamorphose. Il retourne vers l'insolite des matériaux pour montrer des installations en paraffine, tampon de bureaux, ou crochets recouvrant Piano, Huit Chaises et Bois, (1993), ou plus simplement, en 1994, des boules suggérant des hérissons, des formes faites d'assemblage de dés à jouer aussi.
À la fin des années 1990, il montre des vis d'Archimède monumentales, tordues par la houle,Taurus, (1999), vague de bronze alternant l'arrondi et l'acéré. Il est relais de toutes les formes ancestrales et de leur genèse, captées et restituées en sculptures d'aujourd'hui. La statue chinoise est percée de multiples trous identiques avec un effet de passoire. Souvent, la texture de ses bronzes fait croire à du caoutchouc noir, Stance, (2000, MNAM).
Ul pratique tous les matériaux,  acier polt, bois peint, pierre, marbre, bronze, et en dresse les carotages géologiques entassanrt des galettes ; au détour de ces ronde bosses, on peut y saisir d'étranges visages au nez à la Cyrano, Accurate Figure, (2011) ; des soucoupes en acier corten se soutenant partiellement l'une l'autre, PovI III, (2011)
Il est également, depuis le tout début des années 1990, dessinateur aux formes ondulées, lovées, dans lesquelles des hybrides apparaissent, canard aux développements de serpent, qui imitent plus qu'elles ne reprennent les planches anatomiques que les artistes ont commencées dès la Renaissance. Il multiplie les traits de ses vases, de ses poupées russes, de ses porte-bouteilles, de manière que l'objet est plusieurs fois représenté.
Viennent les formes issues de galettes superposées. On croit à la coupe d'une vague, et lorsqu'on voit la pièce latéralement, on devine la forme d'un corps, assise des pieds, pliure des genoux, projection du torse : de non-figuratif, il se révèle abstrait* en bois, acier ou bronze, Elbow, (2008), ou Mind Feelings, (2010). Les mêmes galettes, en équilibre incliné, ,Sans titre, (2012).

Expositions : 1975, Brunnel University, Uxbridge ; 1976, École des beaux-arts, Metz ; 1978, JA-NA-PA III, Paris, (G) ; 1979, Lisson, Londres ; 1980, 1999, Chantal Crousel, Paris, (P) ; 2009, 2013, Thaddaeus Ropac, Paris, (P) ; 2011, Le Louvre, Paris, (P).

Rétrospective : 1996, Centre Georges-Pompidou, Paris.

Lieux publics : Collège de France, Paris.