Fiche de présentation

BAQUIÉ, Richard

né le 1er mai 1952 à Marseille, Bouches-du-Rhône, France ; soudeur, moniteur d'auto-école, chauffeur ; 1981, diplômé de l'École d'art de Luminy, Marseille ; 1988, enseigne aux Beaux-Arts de Nîmes ; 1989, de Marseille ; 1993, de Paris ; 1996, meurt d'un cancer, le 17 janvier à Marseille

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste

Présentation : Avant de fréquenter aux Beaux-arts, il fréquente dans les décharges. À ses débuts, il en ramène mille bricoles qu'il réajuste avec l'ingénuité d'un primitif ou d'un artiste d'art brut*. Plus tard, vers le milieu des années 1980, il en ramène des rebuts qui vont être partie prenante à d'authentiques sculptures : une fenêtre de wagon de chemin de fer derrière laquelle défile un journal lumineux et qui se prolonge par un soufflet et un ventilateur ; le bruit est présent, la vitesse suggérée par les lettres qui défilent, Autrefois, il prenait souvent le train pour travestir son inquiétude en lassitude (1984, MNAM). Il décline le mot Passion, Passion oubliée, (1984, Frac Pays de Loire), en creusant chaque lettre dans un bloc de plâtre alimenté en eau pulsée dans des veines de plastique, issues d'une marmite renfermant un moteur dont la sonorité perceptible renvoie au rythme cardiaque. Il montre une carcasse de Plymouth, Amore Mio (1985, MAMC), privée de roues, éclatée en quatre parties, chacune d'elles soulignant l'un des aspects du voyage : le froid, la vitesse, la convivialité et, au centre, le vide où le public circulant peut reconstituer cette voiture de rêve, vivant ainsi le principe de réversibilité ; comme, d'ailleurs, celui de l'eau qu'il fait circuler, sant encore plus les éléments assemblés, dans un état différent de celui d'origine, et devenant, de ce fait, sculpture. Des décharges, il rapporte aussi des panneaux indicateurs routiers, qu'il manipule pour en tirer des sculptures monumentales, Le Temps de rien, (1985, CAPC, Bordeaux), Instant de doute (1988, MAMStE) dans lequels se mêlent signes et alphabets. Pour affirmer sa (très) libre filiation avec Duchamp*, il refait Étant donné, (1990) - la dernière œuvre du maître. Sa dernière installation*, Tôt ou tard, (1994), quatre panneaux de verres brisés, formant abri ventilé, sert de décor à une intervention, restituée aujourd'hui sous forme de vidéo*. Dans la seconde moitié des années 1990, il montre une théorie de deux taches de couleurs à l'aquarelle, nantie de commentaires guerriers.

Expositions : 1980, Aix-en-Provence (G) ; 1984, musée des Beaux-arts, Chartres (P) ; 1985, Arca, Marseille (P) ; 1987, centre Georges-Pompidou, Paris (P) ; 1991, Fondation Cartier, Jouy-en-Josas (P), et Art Gallery d'Ontario, Toronto (G) ; 1999, Arlogos, Paris (P).

Rétrospective : 1997, musées d'Art contemporain, Bordeaux et Marseille.