Fiche de présentation

CATTELAN, Maurizio

né le 21 septembre 1960 à Padoue, Italie ; 1977-1981, infirmier, travaille à la morgue ; produit des objets décoratifs ; 1989, s'adonne aux arts plastiques ; 2002, ouvre la Wrong Gall. NewYork ; 2010, crée e avecP  erpaolo Ferrarila revue Toilet Paper ; 2011, annonce son retrait de la création ; 2012, ouvre  la Family Business Gall.  New York ; vit à New York et à Milan.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Interventionniste

Présentation : Dès 1989, il commence ses facéties ; invité à participer à une exposition, il envoie un certificat médical d'arrêt de travail ou se contente d'afficher sur la vitrine de sa galerie bolognaise l'indication "je reviens tout de suite". Lors d'un vernissage à New York, aucune oeuvre, mais un âne vivant, symbole de la nullité, (1994). Il cambriole sa galerie d'Amsterdam et en expose le contenu dans un centre d'art, Another Fucking Ready-Made, (1996). Il expose un coffre-fort fracturé, 74 400 000, (1996), soit le montant volé. Il introduit un faux Picasso* sur les cimaises du Moma, (1998) et ouvre la Wrong Gallery à New York, grande de quelques mètres carrés, assez pour y montrer un tableau dénonçant la politique de George W. Bush, (2001). Il déguise son galeriste français Perrotin, réputé pour ses nombreuses aventures galantes, en lapin rose phallique, Errotin, le lapin, (1994). Il convoque aux aurores, ses collectionneurs "friqués" à Palerme pour voir sa dernière oeuvre, Hollywood, (2001) inscrit sur une colline à la manière de Ruscha*.
Du côté "sculpture", de la manière la plus plate du monde, il expose Lullaby, (1994, FNAC), palette aux sacs de gravats entassés, ou, au sol, deux immenses baguettes de pain, affectant la forme de skis, Please Remain to Save Me, (1997).
De la manière la plus surprenante du monde, il se sert beaucoup d'animaux naturalisés mis en situation humaine, Bidibidobidiboo, (1995), mammifère affalé sur une table ; il pose deux chiens, dormant, qui n'attendent qu'une infraction dans le musée pour se réveiller et mordre. il s'inspire des chevaux du Kaputt de Malaparte. Un animal dans une galerie a pour titre, Do not Touch,Do not feed, No smoking, No photographs, No dogs Thank you, (1994) ; cinq chevaux enfoncés de la tête dans un mur, Sans titre, (2007) ; un autre gonflé par les eaux mortelles, avec une pancarte IINRI,.
Il paraphrase Fontana*, Zorro Like Untitled Painting, (1996), en crevant des toiles monochromes d'un Z. Plutôt que de se contenter de l'espace étroit d'un journal, il élargit ses dessins humoristiques aux dimensions d'un mur, Soccer Door, (1997). Il démontre, en 1997, l'inanité et l'anonymat de l'oeuvre d'art en exposant les mêmes objets, dans une galerie voisine, signés Carsten Höller*.
Hyperréaliste* aussi, à ceci près qu'il met dans ses copies de figures humaines un extraordinaire qui les différencie des gens-de-tous-les-jours de Duane Hanson*. Interventionniste Untitled, Gérard, (1999), un clochard vêtu d'une couverture zébrée rabattue sur la tête, de sorte qu'il pourrait s'agir d'un zèbre accroupi. Il charge un comédien travesti à s''y méprendre, en Picasso*, d'accueillir le public du vernissage Pollock* au M0MA, Sans titre, (1999). Hyperréaliste*, à ceci près que dans ses copies de figures humaines, il joue de l' extraordinaire qui les différencie des gens-de-tous-les-jours de Duane Hanson* ; le moraliste amuse. C'est le fameux La Nona ora, (1999), Jean-Paul II, façon Mme Tussaud, allongé, frappé par un météorite ; (la neuvième heure étant celle de la mort du Christ) ; deux exemplaires, dont un chez le milliardaire français, François Pinault*. Il joue sur les tailles et donne Him, (2001, FPV) en trois exemplaires, gamin condamné au coin, de face, Hitler à genoux. C'est encore un autoportrait en cambrioleur, crevant la plancher du musée Boymans-Van Beuningen de Rotterdam, au milieu de la salle des maîtres anciens, Sans titre, (2001). Moins convaincant parce que peu ressemblant, le cadavre de J-F. Kennedy exposé, pieds nus dans son cercueil, Now, (2004).
Il se coule dans l'arte povera*, avec Sans titre, (2000), motte de terre dont surgit un olivier. Il paraphrase à nouveau Beuys*, cette fois, We Are the Revolution, (2000, musée Migros, Zurch), avec une figure pendue dans un vêtement de feutre rétréci. Et pour conjurer la mort, dix cadavres invisibles sous leur linceul, All, (2008), tandis que Love, (2010, Bourse de Milan) tend un majeur entre d'autres doigts mutilés, vengeur ou d'honneur. Tout habillé hormis des chaussures Berlutti en vedette sur le plongeoir, Hommage à Buster Keaton, (2013), photographié par Jean-Baptiste Mondino*.

Expositions : 1987, Palazzo Albertini, Forli, (P) ; 1993, Fredericinium, Kassel, (G) ; 1993, E.P. Paris, (G), et 1995, 1999, (P) ; 1999, Biennale de Venise ; 2010, Fresh Hell, Palais de Tokyo, Paris, (G) ; 2013, Fondation Beyeler, Bâle, (P).

Rétrospective : 2011, Guggenheim, New York.

Lieux publics : LOVE, (2010), Piazza Affari, Milan, une main géante faisant un doigt d'honneur du majeur,  les autres étant amputés.