Fiche de présentation

KUBIN, Alfred

né le 10 avril 1877 à Leitmeritz, Bohême, République tchèque, relevant alors de l'empire Austro-Hongrois ; 1897, école des arts appliqués de Salzbourg ; 1892, assistant photographe à Klagenfurt ; 1898-1901, académie Schmitt-Reutte et Beaux-Arts de Munich ; 1906, séjourne à Paris et s'établit à Zwickledt, près de Wernstein, en Haute-Autriche, où il vit presque en reclus ; 1911, adhère au Blaue Reiter*; 1916, s'initie au boudhisme ; 1924, membre de l'Académie des beaux-arts de Prusse ; 1937, y enseigne ; 1959, meurt le 20 août à Zwickledt.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Dessinateur - Peintre

Présentation : Ses débuts, en 1900, sont ceux d'un dessinateur-illustrateur. La tonalité de toute son oeuvre, y compris la peinture à la colle commencée en 1905, est à la fois morbide, fantastique et baignée dans les demi-teintes, un syncrétisme de Goya, de Félicien Rops et de Redon. C'est l'époque où Freud vient de publier L'Interprétation ds rêves, en 1900. Kubin révèle sur la toile les obsessions de l'inconscient : le sexe de la femme et la mort, (il a tenté de se suicider sur la tombe de sa mère en 1896). Il veut aussi fixer ses rêves. L'horreur rejoint le fantastique et Kaka n'est pas loin. Ainsi il crée la première " banque d'images " dans lesquelles les surréalistes* viendront puiser les leurs. Il n'adopte la couleur, a tempera ou aquarelle, que de 1904 à 1907, Sorte de chameau mort, (1904, Oôlm, Linz), ou Hydrocephale, (1907, ibid.) et plus tard encore épisodiquement Le Casino du Parc, (1913), Autel boudhique, (ca. 1915). Avant et après, ce sont les dessins en noir et blanc sur papiers de cadastre que lui fournit son père. La manière de ces deux périodes est différente quoique réunie par confusion possible avec des gravures. Au début ce sont des dessins lissés, Boucher, (1897, Ôolm, Linz) ou L'Heure de la mort, (1900, SGJM), quand les aiguilles de l'horloge décapitent; réalité, fantastique, épouvante. Après ce sont des jungles de traits virevoltants, des stries de pluie, L'Esprit élémentaire, (1909, LEOP) ; il explore un monde à la Dickens, Marchand de rue, (1920, SGLM), ses compositions deviennent plus denses, La Mort s'empare du dessinateur, (1939-1947, Albrta,Vienne) ou Les Deux Napoléon, (1952, Lentos Museum, Linz). De 1903 à 1952, il illustre de nombreux livres dont les textes viennent d'auteurs connus, Tristan de Thomas Mann, (1903, Oölm, Linz) ou Contes d'Hoffmann, (1947, ibi.) ou de lui-même, Démons et fantômes, (1926, ibid.).

Expositions : 1902, Paul Cassirer, Berlin, (G) ; 1913, Thannhauser, Münich, (P) ; 1924, itinérante, Prague, Leitmentz et Brno, (P) ; 1932, 1936, 1952, Biennale de Venise ; 2010, Abbaye d'Auberive, Haute-Marne, (P).

Rétrospective : 1921, Goltz, Münich ; 1937, Albertina, Vienne ; 1949, Académie des Beaux-arts de Bavière, Munich ; 1951, Neue Galerie, Linz ; 2007, Musée d'art moderne de la ville, Paris.

Citation(s) : Il a dit : -
- Je sais que je n'ai pas un solide talent formel et qu'une certaine sécheresse caractérisera probablement toujours mes travaux.
On a dit :
- Cette série de gravures et de dessins et comme un long exposé de toutes les formes que prend le désespoir de l'homme. C'est la mort sur les talons de tout ce qui vit. Certaines images sont monstrueuses au point que l'obsession de toute cette horreur vous accompagne une fois dehors. Petits dessins en noir, blanc et gris avec un soupçon de couleur parfois. [...] Gorgé d'horreur, je me dirige vers la sortie. (Julien Green, 27 octobre 1977).

Archives : 1955, l'oeuvre dessiné est donnée à l'tat et au Land de Haute-Autriche.