Fiche de présentation

ESCHER, Maurits-Cornelis

né en 1898 à Leuwarden, Pays-Bas; 1919, architecture et Arts décoratifs de Haarlem; 1923-1935, vit en Italie; 1937, retour aux Pays-Bas; 1972, meurt à Hilversum.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Dessinateur - Graveur

Présentation : S'il n'avait quitté l'Italie en 1935, il serait resté un bon graveur, traduisant avec contraste, depuis 1928, les paysages de son pays d'accueil : les blocs des villes et les montagnes environnantes s'opposent durement en arêtes cézanniennes, les ombres se projetant sur les tours carrées de San Gimignano. Mais, rentrant au pays, il se trouve coupé de ces sources d'inspiration et met dorénavant son trait puissant au service d'une imagination fabuleuse et rigoureuse, déjà perçue dans Eight Heads, (1922), qui introduit une certaine confusion entre les figures, repris dans Plane Filling, (1957). Désormais tout sera "Métamorphose" ; il marie le délire de l'irréalité à l'obsession de la logique pour une double thématique, celle des animaux et celle de constructions. Dans ses architectures, il se situe dans la filiation du Piranese des prisons imaginaires, pour la précision de la structure : l'entrelacs des escaliers, le fait que l'oeuvre puisse être regardée de trois côtés sans perdre de sa vraisemblance, l'eau qui coule aussi bien de bas en haut que de haut en bas apportent à cette rigueur formelle l'apaisement intellectuel de la logique, en même temps que se débande l'imagination dans l'irrationalité. Antérieurement, il avait déjà été fasciné par les noirs et les blancs et par la représentation du jeu de la perspective des arcades de la Mezquita à Cordoue (1936), qui annonçait les créations postérieures. Il y a aussi les animaux. Il crée pour eux un curieux système de contraires : le regard que 'on porte sur un damier permet de voir ou les cubes blancs ou les cubes noirs; de même, le regard que l'on porte sur ses gravures d'animaux se jouxtant et créant, dans la forme laissée par le vide, d'autres animaux qui sortent petit à petit de l'ombre pou laisser la place à l'ombre d'autres animaux, cette fois dominants, Jour et nuit, (1938) ou Les Canards et les poissons, (1938). Il est, enfin, un observateur pénétrant à l'extrême, de la réalité qu'il donne à voir sous un jour insolite, visages se reflétant dans des sphères ou des lampes, Maintenant un miroir sphérique, (1935), il (1946), qui regarde le spectateur et laisse apercevoir dans la pupille une tête de mort ou encore ces Mains dessinant (1948), où chacue est en train de dessiner la manchette de l'autre. On n'arrêterait pas de décrire chacune de ses trouvailles, chaque oeuvre en apportant une différente des autres. Il n'hésite pas à les employer à des fins décoratives, lorsqu'il s'efface derrière le sujet et se contente de reproduire tel ou tel motif de manière répétitive, stylisée, pour aboutir à un effet d'ensemble. L'un de ses derniers dessins, et aussi l'un des plus célèbres parce que le plus reproduit, Cascade (1961), s'inspire, dans son architecture d'aqueduc en forme de château, des géométries impossibles que conçoit Reutersvard*.

Expositions : 1973, Institut néérlandais, Paris, (P).

Musées : Musée Escher, Le Palais, La Haye.