Fiche de présentation

SIRONI, Mario

né le 12 mai 1885 à Sassari, Sardaigne, Italie ; 1906, sa famille s'établit à Rome ; 1902, abandonne des études d'ingénieur pour les Beaux-Arts de Rome ; 1903, École libre du nu, Rome, où il rencontre Balla*, Boccioni*, et Severini*; 1914, s'établit à Milan ; 1915, rejoint le groupe futuriste*; 1922, adhère au Novecento*; fin des années 20, répudie la peinture de chevalet au bénéfice de la peinture murale, utile à la propagande fasciste ; 1945, revient à la peinture de chevale t; 1956, élu membre de l'académie Saint-Luc ; 1961, meurt le 13 août à Milan.

Type(s) : Artiste

Présentation : L'Autoportrait (1907-1908), est classique et révèle l'inquiétude d'un regard scrutateur, sous le chapeau melon. L'Autoportrait, (1916) s'est dépouillé, figé, est devenu emblématique comme les portraits qu'il peint vers le milieu des années 20, inspirés du cinquecento revu par le Novecento. Il assimile le travail de Bonnard, de Vuillard, oire celui d'un Carrière. Mais en 1913, il découvre son affinité avec les futuristes*, bien plus qu'une adhésion essentielle : il saisit le mouvement aérien, avec ses vues plongeantes particulières, Avion jaune sur paysage urbain, (MLK) en gris éclairé par le soleil couchant, sur les cubes des maisons et les ailes du biplan qui prend son vol. Le Cycliste, (1916, repris en 1919) indique le mouvement par les dégradés d'une palette étouffée. De La Métropole, (1914, MoMA) à Paysage urbain, (1926), il s'inspire d'une mise en page cubiste*, représente le mouvement de la ville plus qu'il ne le suggère. Que ce soit au fusain ou aux huiles beiges et grises, des sites urbains sont imprégnés par l'art métaphysique*, simple dépouillement de quelques cubes entiers, Synthèse, paysage urbain, (1919), Paysage urbain au camion, (1920) ou Paysage urbain, (1924, MNAM), la désolation des banlieues abandonnées s'exprime avec pour tout signe de vie, un seul véhicule dan les rues. La Lampe, (1917, Brera), Paysage urbain, (1921, ibid) ont l'éclairage fantomatique de De Chirico*, celui des " Villes tentaculaires " ou des " Villages hallucinés " de Verhaeren, ils traduisent la misère des usines désertes de banlieue, leurs fenêtres aux yeux vides. Avec La Guerre, (1916), comme Le Cheval blanc, (1919), il passe à une pâte lourde, épaisse, expressionniste*. L'Architecte, (1924) et surtout L'Élève, (1924) reprennent la tradition des portraits emblématiques même arrêt sur le buste, même modelé du trait, même simplicité du vêtement et du décor. Femme assise et paysage (1925, CGAM), Solitude (1926, ibid), s'éloignent de cette tradition retrouvée pour une palette brunie, un paysage déchiqueté, une atmosphère tragique à la Léonard, qui frôle à nouveau l'expressionnisme avec Jeune homme à la balle rouge, (1925), Les Constructeurs, (1929, Civico MAC, Milan), ou Montagne, (132, Tate) et le développement de sujets pris au monde du travail, Compositon, (1936,) d'engrenages. Des années 20 à 45, il se voue surtout aux murs et aux caricatures dans la presse pour exalter les valeurs viriles et morales du fascisme : là il est néoromain et néoroman, définitivement saturnien, Hospitalité, femme avec un chien, (1936) ou Composition monumentale avec statue équestre, (1937), construction renaissante, facture expressionniste et atmosphère métaphysique*. Il est aussi, durant cette période, décorateur de théâtre. Quand il reprend la peinture de chevalet, il n'a plus que des souvenirs et il peint des anthologies.

Expositions : 2006, Italia nova, Paris, (G).

Rétrospective : 1993, Galerie nationale d'art moderne, Rome.

Lieux publics : 1931-1932, Travail, palais de l'Industrie, Rome; 135, L'Italie entre les arts et les sciences, université de Rome; 1937, La justice entre le travail et la force, palais de justice de Milan; 1939-1941, Le Peuple d'Italie, palais des Journaux, Milan.