ROTH, Dieter

né le 21 avril  1930 à Hanovre, Allemagne ; 1943, s'installe en Suisse, dont est originaire son père ;  1947-1951, études de graphisme à Berne ; 1956, vit à Copenhague ; 1957-1964, à Reykjavík, Islande ; 1964-1967, enseigne à Yale, aux États-Unis ; 1967, vit avec Dorothy Iannone*; éditeur, créateur de meubles, enseignan t; 1971, se consacre exclusivement à l'art et collabore avec d'autres artistes, en 1960-1977, Richard Hamilton*, en 1968-1970, Stefan Wawerka en 1973-1985, Arnulf Rainer* (ca 1995), son fils Björn ; partage son temps entre la Suisse et l'Islande ; 1998, meurt le 5 juin à Bâle d'une crise cardiaque.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Peintre, sculpteur, auteur d'installations*, tout est bon pour exposer la transformation quasi biologique des choses : la banane pourrit et l'oeuvre d'art se défait. Il étale donc ses ateliers avec leur matériel et leur désordre comme lieux de gestation ou de déconstruction. Il montre les étapes d'un Gobelin, de la photo originelle à l'oeuvre achevée dont on peut voir le verso avec ses fils irrégulièrement coupés. On assiste à la métamorphose de natures mortes, venues de la réalité et accédant, par superpositions de touches, à l'informalité. C'est le statut même de l'objet qui se modifie par sa volonté : le détritus devient archive. Il est le maître de l'entropie.
Lorsqu'il est plus maîtrisé, il est pop*, celui de la banalité quotidienne, Dreiklang, (1967, FRAC Alsace), valise métallique, ou Armoire à lapins, (1969, FNAC, où ceux-ci, d'argile et de paille, sont rangés comme dans une bibliothèque, Pourrissement de bananes, (1973, MAMStE), déchet en boîte de Plexiglas; Que c'est énorme et grisonnant, (1974, ibid.), plaque de bois avec menus objets pris dans la cire, ou coloré, Paysage, (1980-1982, ibid.), baquet de peinture à l'eau avec pots et pinceaux, passé à l'orange fluorescent; Autoportrait, (1973, Mus. de Saint-Gall), peinture de la silhouette d'un visage découpé dans du métal; Autoportrait, (1974-1976), fait de trois panneaux de même dimension, superposés, dans lesquels le rectangle allusif se peuple progressivement d'un et de trois cercles, encombrés de tout ce que l'atmosphère d'un atelier permet de distinguer. Tout est à conserver, du ticket de transport en commun au chewing-gum machouillé, tout peut être transformé par une folle conservation.
On lui commande un inventaire des bâtiments de Reykjavik, (1970-1975, 1990-1995), il en prend 33,000 diapositives qu'il projette.

Expositions : 1958, Mokka Kaffi, Reykjavik, (P) ; 1960, Arthur Kopcke, Copenhaue, (P) ; 1964, Philadelphia Museum, (P) ; 1975, 1982, Bama, Paris, (P) ; 1989, 1999, Claudine Papillon, Paris, (P) ; 2009, Chasing Napoleon, Palais de Tokyo, Paris, (G) ; 2014, Bicocca, Milan, (P).

Rétrospective : 1997, Musée d'Art contemporain, Marseille.