Fiche de présentation

RAINE, Jean, ( Jean Philippe Geenen, dit )

né le 24 janvier 1927 à Schaerbeek-Bruxelles, Belgique ; mêlé à Cobra* en tant qu'écrivain ; 1949 cinéaste scientifique ; 1957, dramaturge ; 1958, première hospitalisation pour délire ; 1960, commence à peindre ; 1961, s'adonne à la boisson ; nouvelle hospitalisation ; 1966-1968, séjourne à San Francisco ; 1968, s'installe à Rochetaillée-sur-Saône ; 1986, y meurt le 29 juin.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Dès 1945, très jeune encore, il s'intéresse au dessin et à la peinture, mais les sacrifie à ses autres activités. Il fait partie de ces talents instinctifs qui permettent de pressentir la gloire chez des aînés lorsqu'ils ne sont connus que des initiés, de les fréquenter et de s'en réclamer. Ainsi en est-il de sa peinture qui se situe vite dans la suite de Cobra. Il alterne le noir et blanc et les couleurs, qu'il n'hésite pas à faire hurler. En 1966-1967, il épouse les formes emboîtées de Chaissac* auxquelles il confère une allure fantomatique et cauchemardesque. C'est aussi l'époque des oiseaux prédateurs torturés et tourmentants. Puis, de 1969 à 1986, il recourt au dripping* pour composer ses fonds et pour les compléter, une fois qu'il le a peuplés de monstres tournoyants ; le dessin au graphisme contourné en arabesques, proche de celui d'Alechinsky*, se fond dans le champ de la toile marouflée qui peut atteindre 4 x 3 m; elle dépasse le champ de la vision; elle est remplie de bord à bord avec la compulsion des schizophrènes qui, voulant tout dire, accumulent sans perspective, sans aération et le spectateur, envoûté, s'en trouve pris dans un maelström d'acrylique acidulée, Dans la gueule du sultan, (1975, MRBABx).

Expositions : 1962, Saint-Laurent, Bruxelles ; 1964, Ranelagh, Paris ; 1992, Grand Via, Paris, (P), et Maison de la culture, Namur, (P) ; 2013, Chateau de Carros, (P).

Citation(s) : On a dit :
-  Entre boire et dormir, il se versait parfois une tasse d'encre, trempait un petit pinceau de sa fabrication, une botte de cure-pipes, et dessinait des personnages de lui seul connus, ombres et mouvements sur des morceaux déchirés de papier d'emballage qui n'avait jamais rien emballé.  (Alechinsky).