Fiche de présentation

PASSERON, René

né en 1920 à Casablanca, Maroc ; enfance à Mulhouse ; 1939, Beaux-Arts de Paris ; 1939-1943, philosophie à la Sorbonne ; 1945, enseigne la philosophie ; adhère au surréalisme* révolutionnaire pour s'affranchir de Breton*; 1949-1955, cesse de peindre ; 1955, entre au CNRS ; 1968, enseigne à Paris-I et publie le premier de nombreux ouvrages sur le surréalisme ; 1970, doctorat en philosophie ; 1971, premiers textes de "poïetique"; 1972, s'installe à Champrond ; 1973, dirige l'Institut d'esthétique de Paris-I; 1978, enseigne à Irvine, Los Angeles et à l'université de Turin.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Collagiste - Peintre

Présentation : De 1943 à 1946, datent des figures grimaçantes, traitées en épais traits noirs entre lesquels la couleur est posée sur la toile, mine d'abord, au point de voir le grain du support, épaisse ensuite. Après les années de silence, il est influencé par le cubisme*, Sur un triangle blanc, (1959), et surtout, Le Chef-d'oeuvre inconnu, (1963), tour de couleurs chaudes, structures d'obliques droites ou courbes d'où, à la base, sort un pied de cire ; il est informel et ce sont des éclatements colorés dans une nuit bleue, comme quelque feu d'artifice (1965-1978). Cette informalité, il l'habite ensuite avec des végétaux séchés, graminées, minces structures dépouillées de feuilles, Icône, (1971). Puis vient la figuration, éros et thanatos, de Nécropole, (1977), figure aux seins nus habillée de dentelles collées, dentiers inclus, têtes de mort, parures de collier, crin ou chevelure, jusqu'à Punition du modèle, (1980), femme debout mangée par des araignées séchées, Ophélie, (1981), entre deux eaux, et encore Sans titre, (2000). C'est ce qu'il appelle Sculpto-Peinture. Progressivement, il devint matiériste* et abstrait*, Tombe ouverte, (1983) ou Terre Mère, (1994), avec ses ondes de cailloux vernissés. Mais il revient périodiquement à son obsession du sexe et de la mort, Sainte Agathe, (1983), icône aux seins coupés et osés sur un rebord, ou La Résurrection de Jeanne d'Arc, (1993), en flammes, les pieds dans la Seine. Résumant sa démarche, Orante pare-feu (1990) allie dans un objet en faux Louis XV la fente de la vulve et les graviers de la matière. En 1965, il commence ses collages dits Inimages, ou l'art de faire surgir à coup de rasoir une nouvelle image de l'image d'origine, Cruauté pure, (1965) ou Amazone, (1985). En 1980, il dessine, enfume et colle, La Mère, (1980) qui accouche de têtes de mort; ce sont quelques " lavis sous-collés, brûlés ".

Expositions : 1943, Salon des Surindépendants, Paris ; 1949, Breteau, Paris, (P) ; 1987, Tabarka, Tunisie, (P) ; 2000, Ars in Fine, Paris ,(P).

Rétrospective : 1981, Institut français d'Athènes; 1983, de Londres.