Fiche de présentation

AYME, Albert

né le 26 juillet 1920 à Saint-Génies-des-Mourgues, Hérault, France; 1938, adjoint technique des Ponts et Chaussées; 1947, commence à peindre en autodidacte; 1959, s'installe à Paris; 1970-1974, interrompt son oeuvre; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Présentation : Théoricien tatillon, désargenté perpétuel, apprécié des intellectuels, méconnu du grand public, et le faisant savoir. En 1960, il remet brusquement en cause son art figuratif, non dépouillé de qualités et dans lequel il a introduit le principe de variation dans la série, c'est-à-dire le recours à des variables autour d'éléments fixes récurrents. Ses premières oeuvres non-figuratives* font appel à l'huile et au noir et blanc. De 1960 à 1963, les formes sui generis se poursuivent l'une l'autre, en séquences ou en chutes, déposées sur des toiles sans châssis, méthode eprise en 1970 par Support-Surface*. La Frise inaugurale, (1960) est redevable de l'admiration de son auteur pour Bram Van Velde*. Il réalise des Reliefs soustractifs : sur trois épaisseurs de carton (ou l'équivalent en plâtre), il creuse progressivement au lieu de les superposer, les arabesques fermées qui sont ondoiement et frissons de danse (jusqu'en 1965). Durant la même année 1962, ses Aquarelles monochromatiques ,font tourbillonner des formes analogues les unes sur les autres,en transparence, les superpositions apportant l'épaisseur de la teinte. Progressivement, il arrive à l'art construit* : scruter le seul carré, toujours selon la méthode de variation : l'élément stable étant acquis, les variantes permettent des combinaisons nfinies. Démarche systématique et cérébrale, intitulée Paradigme (au sens linguistique du mot), menée de 1963 à 1983, d'abord en blanc puis en beige, noir et blanc; le cercle et ses sections s'introduisent en 1985. Simultanément, il entreprend, en 1975, un autre Paradigme qui constitue une rupture avec l'austérité chromatique de ses autres travaux : il aborde la couleur. Toujours sur toile écrue sans châssis, il trace des carrés de teintures primaires, les superposant si nécessaire pour alérer les couleurs et obtenir des teintes différentes, mais gardant toujours au jaune, au bleu, au rouge, un espace, fût-il d'une bande menue, où les retrouver dans leur pureté originelle. Mêmes gammes avec de simples bandes s'introduisant à la verticale e à l'horizontale sur la toile blanche. Et aussi conjugaison des deux approches. À la fin des années 70, et pendant plus d'une dizaine d'années, il introduit dans cette rigueur les taches colorées, circonscrites dans une géométrie délimitée, rappelant Fransis* ou Louis*, et l'imbibition de leurs supports. À compter de 1976, il complexifie le travail du carré, y introduisant la diagonale, obtenant des triangles en plis de cocottes. Sur des papiers poreux, il se livre à une alchimie de primaires superposées -ce sont les peints -, confrontées à des blancs - ce sont les non-peints - et à des aléatoires - ce sont les reliquats d'une seule primaire - donnant à penser qu'il s'agit des ombres de faibles reliefs. Il reste indéfectiblement attaché à l'abstraction* gémétrique, à l'art construit, et il continue avec hauteur et intransigeance à en proclamer les vertus jansénistes.

Expositions : 1955, La Rale, Toulon (P); 1964, Salon Comparaisons, Paris; 1998, 1999, Sfez, Paris, (P).

Rétrospective : 1992, École nationale des beaux-arts, Paris.

Citation(s) : Il a dit : " Aujourd'hui, anniversaire de mes soixante-dix ans. Malgré mes démarches répétées, force de reconnaître que tout espoir de montre mon travail à Paris est à jamais exclu! Raison accrue de le considérer comme d'autant plus nécessaire qu'il est devenu parfaitement gratuit. En quelque sorte " travail pour la gloire ", selon la belle expression populaire " (26 juillet 1990).