Fiche de présentation

NUSSBAUM, Félix

né le 11 décembre 1904 à Osnabruck, Basse-Saxe, Allemagne ; 1922, Arts décoratifs de Hambourg ; 1923, ateliers Lewin Funck,  Berlin ; y rencontre Felka Platek, artiste ; 1928-1929, voyage en Provence ; 1929, ouvre un atelier à Berlin ; 1932, incendie de son atelier qui détruit 150 œuvres ;  Villa Massimo, Rome ; 1933, quitte l'Allemagne pour la Belgique, via la France ; s'établit  à Bruxelles et Ostende ; 1937, épouse Felka Platek, à Bruxelles ; 1940, déporté comme citoyen ennemi, au camp de Saint-Cyprien, Pyrénées-Orientales, s'évade, se cache à Bruxelles ; 1944, dénoncé, arrêté, déporté dans le dernier train partant pour Auschwitz ; y meurt avec sa femme, probablement le 9 août.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Influencé par Van Gogh, à ses débuts, en 1925,  Mon père (1926), Ma mère (1926), Autoportrait au chapeau vert (1927), tous trois Felix-Nussbaum Haus, Osnabrück ou OSN),  il connaît une manière naïve*, Paysage au Montgolfière (1928, OSN), Parc aux antiquités (1931) et La Place Folle (1931, Landes Museum für Moderne Kunst, Berlin), visiblement inspirés par le Douanier Rousseau*. Cette dernière toile qui représente l'agression des académicien par la jeune garde, lui vaut la notoriété. Comme suite à son voyage en Italie, il ironise la peinture métaphysique *, Narcisse (1932, OSN). Puis il entre définitivement dans la Nouvelle Objectivité*. Il pose ses figures en avant-plan sur un fond historié. C'est l' Autoportrait au torchon (1936, OSN), comme Le Secret (1939), trois personnages en train de le divulguer. De son passage par Ostende, une Forêt de mâts (1938, Smart Mus, Chicago), dans lesquels croisent poisson et sirène et des Masques (1935) empruntés à Ensor* encore qu'il en date une version de 1928. Une touche surréaliste* pour Les Perles (1938, OSN), pierres de colliers et larmes des yeux. Le temps des persécutions est arrivé ; c'est celui dont il use pour des natures mortes rares ;  dans celle au Pamplemousse (1940, OSN), l'agrume tient la place du visage, en avant de la toile ; Sculpture africaine (1943, OSN) se rencontre fortuitement avec un parapluie. Interné, il peint Autoportrait au camp (1940, Neue Gall. New York), de trois quart, l'oeil noir et la barbe envahissante. Il cerne la réalité de la manière la plus précise possible, au point que l'on peut lire sur les papiers qu'il tient en mains une inscription bilingue en néerlandais et en français, et le regard apeuré de qui doit les exhiber dans la rue (il est alors en Belgique), Autoportrait avec carte d'identité juive (1943, OSN). Autoportrait au chevalet (1943, ibid.) ne reflète que la sérénité de qui peint à l'abri dans son atelier. Il rend compte de la vie des camps dans des toiles de groupe, La Tempête (1941, OSN), Les Damnés, (1943, ibid), Les Squelettes jouent une danse (1944, ibid.), ils sont prémonitoires de la vie des camps d'extermination et des orchestres qui accompagnaient les futurs gazés et l'ultime toile Triomphe de la mort (OSN), datée 18/4/44. Tous célèbrent les cadavres-vivants dans des champs de ruine.

Expositions : 1927, (P) ; 1932, Berliner Sezession ; 1939, Club socialiste, Bruxelles, (P).

Rétrospective : 1971, Nusbaumhaus, Osnabruck ; 2010, Musée juif, Paris.

Musées : Félix-Nussbaum, Haus, Osnabrück, 214 œuvres.

Citation(s) : Il a dit :
- Si je meurs ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes.

Succession : En 1970, la cousine du peintre entre en possession, après 20 ans de procès, d'une centaine d'œuvres confiées par l'artiste au docteur Grofils dont les héritiers ne veulent pas se dessaisir spontanément ; l'antiquaire Woilly Billestraet, détient ce que le docteur Grosfils n'a pu héberger. En 1982, réapparaissent des toiles de jeunesse. Tous ces tableaux, sont restaurés par le musée d'Osnabruck et confiés à celui-ci.