Fiche de présentation

NITSCH, Hermann

né le 29 août 1938 à Vienne, Autriche ; 1953-1958, arts graphiques à Vienne ; 1957, création du Théâtre O.M., c'est-à-dire de Mystères orgiaques, encore annuellement en activité, à la fin du siècle ; 1960, début de ses performances*; 1962, co-créateur de l'Actionnisme viennois*; 1962, emprisonné pour pour trage à la pudeur ; 1971, vit au château de Prinzendorf, Vienne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Peinture excrémentielle, (1961), Tableau de sang, (1962, MMKW) sont des marouflages de couleur sanguinolente. Puis c'est un tachisme* brut, Sans titre, (1984-1985), pour explorer l'inconscient, comme Rorschach en usait pour scruter les fantasmes ; c'est le sang et la mort. Enfin, c'est l'actionnisme, variante viennoise de l'art corporel*; eros et thanatos y sont mêlés avec éventration d'animaux sur corps nus, crucifixions devant la carcasse d'un boeuf, liens, supplices et hémoglobine, performances* allant de quelques minutes à six heures, le tout photographié, Théâtre des orgies et des mystères, (1990). C'est le reflet moderne des flagellants. Il développe se grandes mares de sang ou de suie sur des supports traditionnels, Station de Chemin de Croix, (1961, MMKW), et lorsqu'il y montre une chemise ensanglantée, c'est une métaphore de la crucifixion qui le mène en 1984, à des installations liturgiques, prenant l'autel non comme le lieu d'une réactualisation mystique du sacrifice du Christ, mais comme l'endroit de l'effusion réelle du sang, Autel, (1984), aubes empourprées, Aube, (1992), chasubles tachées, Chasuble, (1990) (rappelant la tunique de l'archiduc François-Ferdinand, exposée dans un musée viennois). Il souligne l'ambiguïté sadomasochiste du sacrifice qu'il retrouve dans le monde profane avec l'appareillage de ce qui a trait aux opérations ou aux transfusions, scalpels, liens, seringues, tubes... Simultanément, il dessine en noir ou en couleurs des plans imaginaires de villes ou de château, avec des cercles et des carrés, numérotés pour certains d'entre eux, articulés autour d'avenues ou de couloirs,et qui donnent l'illusion d'un ensemble cellulaire en plein bouillonnement. Ce même grouillement est repris en croix comme s'il s'agissait d'un carton de vitrail aux très minces barlotières.

Expositions : 1972, Documenta, Cassel ; 1991, Artcurial, Paris ; 1994, Dombier Masset, Paris ; 1998, Ricard, Paris, (G).

Musées : Fondation Hermann Nitsch, Vienne.