Fiche de présentation

MORTIER, Antoine

né le 2 octobre 1908 à Saint-Gilles, Bruxelles, Belgique ; 1923-1928, travaille comme sculpteur ornemental, suit les cours du soir des Beaux-Arts de Bruxelles et effectue de petits métiers artisanaux ; 1934-1936, sculpture à l'académie de Saint-Josse (Bruxelles) ; 1936-1937, sculpture et décoration à l'académie de Saint-Gilles ; 1937, atelier libre de Woluwe Saint-Lambert-Bruxelles ; 1940-1947, chanteur à l'Opéra de la Monnaie de Bruxelles ; 1942, s'adonne à la peinture ; 1950-1951, chanteur d'opérette ; 1957, ouvrier encadreur ; 1997, décède.
signatures : Antoine Mortier, jusqu'en 1946, puis Ant. Mortier, pour se distinguer d'un homonyme anversois, et en 1954 : Mortier.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Mis à part les toiles de1942 à 1947, qui relèvent du style de Laethem-Saint-Martin*, horizontalisé à coups de brosses noires, mis à part, aux antipodes, une abstraction* figurative aux traits maigres et dépouillés qui le rapproche du purisme*, Autoportrait, (1947), La Commode, (1955), ou Formes transposées, (1981), il ressortit à l'abstraction expressionniste*. Abstraction qui se veut figurative, non seulement par les titres qu'il confère à ses toiles, mais aussi par les allusions qu'il veut y crypter, et que l'oeil, se forçant, réussit parfois à y découvrir. On parle à propos de lui de Kline* et de Rouault*; sans doute pour Tête ou Autoportrait, (1952), Souvenance, (1961), Le Témoin, (1962), Blanc et Noir ,(1954, CCB). Certes, Le Repas, (1969), peut évoquer des ombres à table, mais pourrait tout autant suggérer les flammes noires des obits. Faut-il le voir ce voleur (1974), dans une forme qui peut tout aussi bien représenter trois doigts monstrueux que se suffire à elle-même? Dans cette nonchalance picturale, qui le distingue de Soulages*, il introduit la perspective par le jeu des ombres et des lumières, Enigme, (1949), Invidia, (1972). Les Fous, (1984), en réservant un petit coin vibratile comme Rothko* sait le réaliser dans toute la superficie de sa toile. Peintre hybride, il ne se radicalise jamais en non-figuration*, et c'est une gageure de vouloir abandonner la réalité sans s'en départir véritablement.

Expositions : 1946, Apollo, Bruxelles, (P) ; 1958, Colette Allendy, Paris, (P).

Rétrospective : 1969, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles ; 1986, Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles.