Fiche de présentation

MIGISHI, Setsuko

née le 3 janvier 1905 à Okoshi, Aichi, Japon; 1921, atelier d'Okada Saburosuke, peintre occidental ayant étudié en France; 1922-1924, Beaux-Arts de Tokyo; épouse Migishi Kotâro; 1934, décès brutalde celui-ci; 1937, épouse le peintre Sugano Keisuke; 1954, séjourne en France près de son fils Kotâro, peintre; 1968-1989, vit en France, à Cagnes-sur-Mer et à Véron, en Bourgogne; vit à Oïso.

Type(s) : Artiste

Présentation : Avant la Seconde Guerre mondiale, elle est influencée par sonmaître et par son premier mari, l'un de formation, l'autre d'inspiration européennes. Successivement, on voit l'empreinte de Matisse*, jusqu'en 1948, de Bonnard* avec ses ors et ses vides et jusqu'en 1962, de Braque*, avec son maçonnage et ses oiseaux. Ele fait pourtant déjà sentir sa différence. Elle travaille au couteau, lissant sa première couche et y déposant des empâtements comme des bourrelets, qui donnent l'impression du tamponnage, et elle aplatit la perspective. De sorte que des caractéristiques rientales sont incorporées à l'art occidental et que son art est une osmose.
Les natures mortes aux bouteilles, les bouquets de fleurs et les paysages, jalonnent son oeuvre. Au milieu des années 50, apparaissent les natures mortes de bouteilles, pots etjarres; leur forme est simplifiée, leur tonalité est ocrée, Le Guerrier au bouclier (1956, Mus. Himalaya, Nagoya), ou grise, Bouteille à la croix (1962, Mus. Himalaya), la totale liberté de la mise en page, des reflets, du boulochage somre, inaugurent son style personnel, tantôt méridional, tantôt expressionniste*. Les paysages sont faits de grandes plages qui ne sont pas de véritables à-plats, car elle contrarie par un glacis la couleur sous-jacente, Le Lac Mashu (1965) ou a Colline aux mimosas en fleurs (1970). Tout est réduit à un plan unique, comme dans les estampes. Sans compter la série des Escaliers rouges à Cagnes (1969), avec les degrés écarlates qui grimpent plus qu'ils ne s'enfoncent dans la terre deSienne des bâtisses. Pas un personnage ne trouble le silence de ce Midi écrasé de chaleur. Elle construit par entassement des villages sur collines, des châteaux dominant des masures, griffés d'arbre dépouillé ou de grille, contrepoints d'agressivité à l'ntemporalité des lieux, La Ville au château (1988). Reste que sa prédilection revient aux fleurs. Dans des compositions sans perspective, dont le décor est arbitraire, la déhiscence est fixée dans un vase de guingois, et le tableau se concentre sr trois couleurs, Fleurs (1973, Mus. Himalaya), pour aboutir à une luxuriance abstraite dans Les cerisiers sont fleuris (1998). Elle a quatre-vingt-treize ans.

Expositions : 1920, Cercle Shun-yô (G); 1935, Bijutsu shinron sha, Osaka (P); 1951, Bienale de São Paulo; 1952, Salon de Mai, Paris; 1974, 1988, Tamenaga, Paris (P).

Rétrospective : 1980, Mitsukoshi, Tokyo; 1985, musée d'Okazaki; 1991, National Museum of Women, Washington; 1998, Mitsukoshi-Étoile, Paris.