Fiche de présentation

MALKINE, Georges

né le 10 octobre 1898 à Paris, France ; études de musique ; 1913, commence à peindre ; 1917-1918, mobilisé et blessé ; 1919, voyage en Afrique ; petits métiers à Paris ; 1921, se consacre à la peinture et détruit ses oeuvres antérieures ; 1923, travaille dans une société niçoise ; 1924-1932, participe au surréalisme*; 1925-1945, dépendant de l'opium ; 1926, rentre à Paris et peint " plus de seize tableaux par mois "; 1934-1946, seconds rôles cinématographiques et théâtraux ; 1937-1944, cesse de peindre ; 1943, arrêté par les nazis pour faits de résistance ; son appartement est pillé, ses oeuvres disparaissent ; 1948-1966, vit à New York ; 1949, recommence à peindre de manière suivie ; 1966, revient à Paris ; 1969, meurt le 2 mars d'une congestion cérébrale.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Vie hachée, sentimentalement, géographiquement, professionnellement, esthétiquement. Sans titre, (1919), nature morte d'une facture traditionnelle, sans académisme, dans une pâte tout uniment mordorée. De 1925 et jusqu'en 1929, date la période qui le fait surréaliste. Dessins à l'encre de Chine, aux rapprochements ou aux transformations insolites tels les papiers titrés Sirène, (1925), où l'oeil devient poisson. Les toiles créent un environnement inquiétant, vide, plombé ou pâle, Magie blanche, (1926), dans un décor Esprit nouveau* ou Sirènes, (1926). La même année, il peint non-figuratif*, géométrisé comme un Kandinsky* parcimonieux, Picadilly, (1926, King's College, Cambridge) ou comme un Sima* vaporeux, Témoignage, (1926) ou L'Eau, (1926), pâles tous, sauf le Portrait de Robert Desnos, (1926), profil romain, trait de graveur, fond noir, (bibliothèque Jacques-Doucet). Il peint d'autres  figures ou aux objets éloignés dans la brume, dans l'espace ou dans la marée qui envahit, Le Baiser, (1927). Sans titre, (1926) annonce la série de 1960 d'huiles mêlées au sable ; ici, rien que l'huile, mais déjà des masses limitées, terreuses, vaguement géologiques. Avec Marcher la nuit, (1926), il entame une série de collages* qui tiennent du cubisme* avec des allusions à l'Esprit nouveau et qui jalonnent l'année 1927. Pour aboutir à une construction d'esprit suprématiste*, un intérieur éclaté, vu en plongée, Sans titre, (1927). Revenant à la figuration, il s'essaie au néo-impressionnisme*, La Tahitienne, (1929); s'inspire des transparences de Picabia*, Tatouages, (1929). Bacchante, (1944), figure dionysiaque tamponnée et floue, ouvre une nouvelle période avec une toile hors normes. Sa norme apparaît en 1946 : figuration en général, matière épaisse, bordée, peintures à l'huile mêlée de sable, sculpturale, Aniska, (1955), et jusqu'à La Mer, (1970). Avec de temps en temps des allusions surréalistes, du genre métaphysique, et des excursions dans un réalisme simplifié anticipant le pop*, Madame Lea, (1949) ou (1958), ou Kuala Lumpur, des constructions non-figuratives, Comanche, (1962) ou Edgar Poe, (1963), aux petits triangles dispersés comme fleurs au bout de pétioles arachnéens. De 1966 à 1969, s'il abandonne le sable dans l'huile, il garde le même effet pondéreux pour une série de constructions, se détachant sur fond uni de couleur meurtrie, non pas impossibles comme celles d'Escher* mais instables dans leur aspect cubique frappé de petites fenêtres en carrés noirs, parce qu'un morceau de leur base manque.

Expositions : 1925, gal. Pierre, Paris, (G) ; 1927, gal. Surréaliste, Paris, (P) ; 1955, Weingarten, New York, (G) ; 1962, université de Long Island, (P) ; 1966, 1969, Mona Lisa, Paris, (P).

Rétrospective : 1999, Pavillon de Arts, Paris.

Citation(s) : On a dit : " Ses toiles avaient parfis la couleur que seule la faim donne aux choses réelles " (Aragon).