Fiche de présentation

LE SCOUEZEC, Maurice

né le 1er octobre 1881 au Mans, Sarthe, France ; 1890-1901, pilotin sur les cap-horniers, commence à peindre pour passer le temps ; 1901, s'engage pour quatre ans dans l'armée et déserte ; 1909, voyage au Mexique ; 1910-1916, la comtesse de Saint-Germain à laquelle il est lié l'engage dans la peinture, l'emmenant en Suisse et, plus tard, en Italie; 1914-1916, s'engage pour combattre l'Allemagne ; 1917-1934, vit à Montarnasse*; 1925 et 1928, voyages au Soudan, au Niger et en Haute-Volta ; 1934, hémorragie cérébrale qui l'amène à se retirer à Douarnenez; se convertit au catholicisme ; 1940, meurt le 1er mai à Douarnenez;  pendant quarante-cinq ans, 3 000 huiles sur papier,non marouflées, aquarelles et dessins restent enfermés dans les malles de sa veuve, alors même que le peintre a connu plus qu'un succès d'estime sa vie durant : la fortune a rendu cet abandon possible ; 1998, son atelier est dispersé par Me Hervouin, au Mans.
signature : pendant son voyage mexicain, il signe Garfair.

Type(s) : Artiste

Présentation : Son oeuvre se répartit en un triptyque temporel. Il y a d'abord les portraits de Montparnasse, sans doute antérieurs à 1924; ils ont sans doute une filiation avec Toulouse-Lautrec, dans l'art de saisir la pose significative dans son instantanéité et dans le refus d'aménager la beauté, mais il reste moins mouvementé, car il y a aussi chez lui un reste de nabis, dans la fermeté des contours. Les visages sont modelés, blafards, marqués d'ombres colores et empreints d'une tristesse jamais démentie. Pâte épaisse mais point trop, force, rudesse même de l'approche; refus de toute mondanité comme de tout excès. C'est un maître de l'ombre dramatisante. À défaut d'user du noir comme tel, il le mêle au viole, au bleu, au marron, pour rendre expressive une peinture qui s'accorde avec le renouveau réaliste* de son époque. Vient ensuite la période africaine, de 1925 à 1930. Les paysages d'abord. Ils sont nus, faits de vagues horizontales de couleurs sourdes, qu marquent les collines, les terres arides. Les personnages, comme leur environnement, sont traités en camaïeu de marron; rien ne laisse apparaître l'exubérance des tropiques. C'est l'Afrique de la sécheresse et de la désolation. Même ses danses sont assourdies dans un lait brun. Rien de cet orientalisme de pacotille, dont les peintres revenant des colonies sont friands. " On n'avait jamais osé peindre l'Afrique toute nue ; il l'a fait ". Pas d'anecdote, seulement de la peinture. Une très vigoureuse peinture Il termine par la Bretagne où il revient périodiquement de 1922 à 1940. Ses à-plats sont modulés par les glissements de la brosse ou du couteau. Il se rappelle, à nouveau, qu'il faut séparer les zones des corps ou des décors. Teintes graves, avec et ici t là le contrepoint du blanc qui réveille la toile, coiffes bretonnes. Les figures ont des visages aveugles et la dramaturgie y trouve son compte dans ce renouvellement de scènes qu'avaient traitées les naturalistes du XIXe.

Expositions : 1917, Audin, Aix-en-Provence ; 1920, Vogel, Paris.

Rétrospective : 1949, Salon d'Automne ; 1990, ESIAG (école commerciale de l'art), Paris ; 1992, Fondation Bismarck, Paris.

Musées : Musée Le Scouezec, à Brisparts, Finistère.

Citation(s) : On a dit :
- L'un des plus mordants dénonciateurs des tares et des tristesses des vices.    (Francis Carco).