Fiche de présentation

KOCH, Pyke

né en 1901 à Beek près de Nimègue, Pays-Bas ; 1920, entame des études de droit à l'université d'Utrecht ; 1927, commence à peindre en autodidacte ; en plus de cinquante ans, peint moins de 100 tableaux, dont un tiers entre 1927 et 1937, tandis que de 1971 à 1981, il n'achève que trois toiles ; 1991, meurt à Utrecht.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Après avoir montré quelques toiles surréalistes* en 1928, il s'impose comme le peintre des femmes plantureuses, en gros plan de bustes, dans un éclairage qui les rend blafardes, celui des quartiers et des vitrines où elles se louent et dont il eut l'inspiration en voyant les films expressionnistes* allemands de Pabst, de Murnau ou de Rahnb; leur nez est épaté, leurs arcades hautement dessinées, leurs lèvres écarlates, leurs yeux exorbités à la prunelle fixe, leur habillement voyant. Bref, il s'agit d'une mise en scène frontale d'une esthétique de la vulgarité. Cette peinture lente, soignée, retouchée, vernissée, léchée ne ressortit pas aux pulsions de l'expressionnisme*; elle est proche du réalisme magique (voir Nouvelle Objectivité) qui surgit aussi bien en Italie qu'en Allemagne, avant le nazisme. D'Asta Nielsen, (1929) (étoile du cinéma muet allemand), à La Réceptionniste, (1978), en passant par la célèbre Bertha d'Anvers (1931, HGM) et Le Tir forain, (1931,BvB), c'est la femme sans concession pour le physique qui est l'objet de ses investigations. Le réalisme magque renouait avec le cinquecento. Koch va s'inspirer, pasticher le quattrocento : la solennité dépouillée du portrait grandeur nature de Madame Koch (1940, Centraal Mus., Utrecht) descend de Piero della Francesca; Le Ramoneur debout (1944, HGM), de Mantegna; et les portraits de Madame Van Boetzelaer,, (4 exemplaires de 1948 à 1954, BvB, et collection particulière), de Pisanello pour les profils et de Francesca pour les faces Il a aussi retenu le regard hiératique des peintres flamands du XVIe, Autoportrait au bandeau noir (1937, Centraal Mus., Utrecht), aux allures de loubard, et le regard de La Tour revit dans La Femme à l'oiseau mort (deux exemplaires en 952 et 1974). L'Attente (1941, Centraal Mus., Utrecht), enfin, une grisaille, restitue l'atmosphère des queues dans l' occultation de l'Occupation. Il n'a pas attendu celle-ci pour peindre des Nocturne (1930, Mus. d'Arnhem) ou Poésie de minuit, (1932, GA), au subtil éclairage artificiel, fantomatique dans la mesure où il ne coïncide pas avec la source lumineuse. Ses paysages et ses jardins à la française et à l'italienne, désertés, offrent moins de réminiscences. Souvenirs d'un Songe, I (1966) et Souvenirs d'un Songe, II (1977). Dans ses compositions " naïves* " on retrouve la manière du Douanier Rousseau*, que ce soit dans Le Beau Mariage, (1935) ou La Piscine du village, (1957). Quant à ses peintures subtilement érotiques elles ont un très léger parfum de Delvaux*, Le Somnambule au repos, III (1965, BVB) ou retrouvent la vacuité en plus coloré, de Balthus*, Les Funambules, II, (1980). En 1955, avec les jeux du cirque, et avec des putains, il renoue avec ce qu'il peint de 1929 à 1935 : La Grande Contorsionniste, (1957, SSMA) et Femmes dans la rue, (1962-1964, GA). Ce portraits de prostituées scellent sa notoriété tant parce que son talent s'y fait le plus personnel que parce qu'ils sont un morceau de Hollande, celui des quartiers chauds amstelodamois.

Expositions : 1928, Les Indépendants, Amsterdam ; 1937, P. de Boer, Amsterdam ; 1980, Musée national d'art moderne, Paris.

Rétrospective : 1982, Institut néerlandais, Paris, et Gemeentemuseum, Arnhem ; 1983, Musée d'Art moderne, Liège.