Fiche de présentation

ANDREA, Pat

né en 1942 à La Haye, Pays-Bas; 1948, gagne son premier concours de dessin; 1960-1965, Beaux-Arts de La aye; 1972, atelier à Buenos Aires; travaille à Paris et à Buenos Aires.

Type(s) : Artiste

Présentation : Dès les origines - " mon premier tableau réussi est de 1966 " -, il s'agit d'un peintre classique dont le métier peut rappeler Pierro della Francesca. On est leurré cependant car son monde est de violence statique, inarticulée. Des images circonscrites comme des pièces découpées, dans un décor dénudé, cube au plafond bas, qui s'ouvre par une porte sur un bleu cobalt, par une fenêtre sur un vert émeraude. L'onirisme inquiétant est créé par le mélange des échelles de grandeur, des figures entre elles, aussi bien que des visages hypertrophiés par rapport aux corps atrophiés, confrontées à d'inquiétants fétiches; par la présence d'un chien-loup qui fond, immobile, dévoreur ou acter de zoophilie, tandis que la nymphette est emportée, tête en bas, par un invisible cyclone; sous le regard du bourgeois voyeur à la barbe freudienne; par l'exhibitionnisme des pisseuses et des masturbatrices. Les perversités défilent, et non seulement celles de la cruauté, dans un calme trompeur de ces petites filles modèles qui ont crû trop rapidement. Tajine, (1990) est plus complexe; dans cette oeuvre en grisaille, il y a des morceaux de peinture arbitrairement " déchirés " de l'ensemble dont la couleur dialogue avec la suie de l'ensemble; ici, l'ouverture, c'est l'indication dans la toile d'un cadre vide. À la fin de la décennie, les filles sans torse, tête sur jambes, d'autres normalement constituées, gardent la même malignité, mais la mise en page est devenue classique, Orfée, (1999) ou Pleine Lune, (2000), avec son Christ couronné d'épines montant l'escalier en caleçon, tandis que s'envole, toute chevelure déployée, une nymphette. Pour la première fois, il représente la femme de buste, habillée, portant un signe emblématique, Vierge de la Folie, des Chiens, des Vents ou de l'Angoisse, (2000), et il y a alors comme une redécouverte du symbolisme. De 1987 à 1993, de petits formats sont faits de collages détachés sur fond peint. Il enferme ses fillettes-adultes dans des chambres qui sont des boîtes et elles s'en trouvent encore plu coincées, (2009).

Expositions : 1966, gal. 20, Amsterdam; 1976, Jean Briance, Paris; 1979, Nina Dausset, Paris; 1988, 1997, Jacqueline Moussion, Paris (P) 2009, Eric Mircher, Paris, (P).

Rétrospective : 1975, musée d'Arnhem; 1993, musée de Schiedam.

Citation(s) : On a dit : " Au centre d'un cyclone, il y a toujours un endroit parfaitement calme; c'est l'oeil du cyclone " (Pierre Sterckx).