Fiche de présentation

SZAPOCZNIKOW, Alina ( Alina Szaopocznikow, dite )

née le 16 mai 1926 à Kalisz, Pologne ; grandit dans le ghetto de Lodz ; 1942-1945, déportée à Auschwitrz et Bergen-Belsen ; 1947, Artitic Industrial College, Prague ; 1947-1951,  Beaux-arts de Paris, chez Paul Niclausse*; 1951, retourne en Pologne ; épouse Ryszand Stanislaswski, (1930-1996), conservateur du musée de Lodz ; 1955, adoptent Piotr Stanislawski ; 1957,  épouse Roman Cieslewicz* ; 1951, diagnostic de tuberculose ; 1963 s'installent à Paris- Malakoff ; 1966, travaille à Carrare ; 1968, début de cancer ; 1973, meurt d'un cancer, le 2 mars, en sanatorium à Praz-Coutant, Haute-Savoie ; inhumée au cimetière de Montparnasse.


Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : Durant sa période polonaise, elle réussit mal à échapper à un certain Réalisme socialiste*. De réalisme tout court, Etude de femme, (1954), assise de face, dan la veine de la Nouvelle Objectivité*. 
Revenue en France, elle adapte Guimard et ses lampadaires de metro, en en faisant des sculptures d'intérieur, Difficult Age, (1956) ; période de transition quand un corps de femme s'arrache aux canons de la tradition en incorporant dans le béton de véritables reliquats de guerre, du fusil aux voitures, Monument de l'Amitié Soviéto-Polonaise, (1962), à Varsovie.
A compter de son arrivée à Paris en 1963 le corps devient le seul objet de son attention, Sans titre,  (MNAM, ca.1963), aquarelle mouvementée.  Elle moule son propre corps, en polyuréthane liquide dans son ensemble ou dans ses parties, jambes, seins, etc. laissant les coulures du moment de la rigidification. Elle les transforme en seins découpés sur plateau, Petit dessert, (s.d.) ou en bouche sensuelle. L'Illuminée, (1967), sans bras et acéphale porte à la place de la tête un nuage bleu et blanc.  Elle compose ainsi des bouquets de membres humains. Son Autoportrait, (1966), comporte un bas de visage sur des pieds entourés d'ailes. Sa Machine en chair, (1964), construction anthropomorphe dont la partie centrale est mobile.
Goldfinger, (1965), deux doigts au sommet d'une pièce mécanique ; elle fiche une fleur en résine venue d'un moulage de bouche féminine maquillée, Lampes-Bouches, (1966) ; Kaprys, (1965), quatre membre tordus en polyester rouge. Surprise par les formes de son chewing-gum, sortant de la bouche, elle lui consacre une série et noir et blanc, Photosculptures, (1966, MNAM).
Elle s'approche du Nouveau réalisme*, pour sa thématique sexuelle, Dessert, (1971), seins offerts et débordant d'un plateau à tarte. Expressionniste*, elle abandonne, au milieu des années 60, matériaux et techniques traditionnels pour dresser des amalgames de moulages, bouches, seins, ventres, voire, à la fin de sa vie,Tumeurs personnelles, (1971), mêlés à des objets de récupération, symboliques de violence,  Sein en chiffon vert, (1970), en polyester marbré.
Dessinatrice féconde elle se limite généralement à des papiers A4 ; cependant pour une exposition de la galerie Aurora à Genève, elle réalise 27 grands formats, (1971). La thématique est le même que celui de Louise Bourgeois*.  Elle taille très peu le marbre.
Elle est l'auteur d'un certain nombre de photographies, (MNAM). Elle inspire les travaux de César*, notamment ceux à base de résine.
L'oeuvre aurait compté 400 sculptures -dont 80 disparues- et 700 dessins.


Expositions : 1956, exposition internationale de la sculpture, Musée Rodin, Paris ; 1957, Varsovie, (P) ; 1962, Biennale de Venise ; 1973, Musée d'art moderne de la Ville, Paris, (P) ;  2013, Centre Pompidou, Paris, (P).

Rétrospective : 1998, Palais Zacheta,  Varsovie ; 2011, Wiels, Bruxelles ; 2012, MoMA, New York,  Hammer, Los Angeles ; Wexner Center Columbus, Ohio.


Bibliographie(s) : Piotr Stanislawsski, Catalogue raisonné des sculptures et des dessins, ca. 2000.

Succession : Piotr Stanislawsski, détenteur des droits moraux et de l'oeuvre, depuis une fin de procès en 1985 l'opposant à Roman Cieslewicz.  La gérance est assurée par le galériste Hervé Loevenbruck à Paris.