MRÉJEN, Valérie

née en 1969 à Paris, France; 1989-1994, Beaux-Arts de Cergy-Pontoise; 2002, pensionnaire de la villa Médicis; 2005, déclare s'orienter vers le cinéma.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Elle célèbre en plan fixe, la banalité la plus affligeante, une conversation entre adolescents, du style " ça va? et toi, ça va? " ou la vieille dans son fauteuil qui égrène ce que sa fille lui a dit sur son portable, au supermarché. Elle prolonge en quelque sorte La Cantatrice chauve d'Ionesco, comme Bouvet, (1997), personnage, filmé de face, qui prend des nouvelles du spectateur par les formules convenues. Comme aussi Capri, (2008), salon bourgeois où se déroule une scène de rupture avec un florilège de lieux communs, la femme changeant perpétuellement de prénom, comme pur signaler l'universalité, le classicisme de la querelle. Tous ses dialogues sont écrits par elle même. La photographe montre deux séries en couleurs, L'Appartement de mon grand-père, (1999), c'est à nouveau la banalité, sa gazinière, sa bibliothèque, etc.; en 2000, le grand-père est devenu libidineux et elle sélectionne sur un fond de tapisserie au gros point, un gode, une revue pornographique, et quelques autres objets.
Elle interroge des juifs orthodoxes qui se sont ralliés à l'agnosticisme après avoir découvert l'inanité de certaines prescriptions, en confondant allègrement religion et foi, Dieu, (2004,MNAM); cela donne des videos et des photographies frontales des interrogés, en couleur. Elle recueille des catalogues de Manufrance, (2005), en réorganise les images, les sonorise par une voix de femme monocorde, et obtient ainsi un roman-photo filmé de la femme au foyer (sans enfants).
 Elle utilise le langage des SMS qu'elle affiche sur un écran d'ordinateur, porté avec un air désespéré, (2003).

Expositions : 1995, Chez Valentin, Paris, (G) ;1996, 1997, Diogène, Pezenas, (P) ; 2000, 2004, Serge Le Borgne, Pari,s (P) ; 2008, Jeu de Paume, Paris, (P).