Fiche de présentation

KENTRIDGE, William

né en 1955 à Johannesburg, Afrique du Sud, d'une famille blanche libérale anti-apartheid ; 1969, observe par la fenêtre Dumile Feni* travaillant ; 1973-1976, sciences politiques à l'université de Witwatersrand ; 1976-1978, Johannesburg Art Foundation ; 1981, vit à Paris ;1981-1982, mime à l'école Jacques-Lecoq, Paris ; 1983-1984, réalisateur de séries télévisées ; vit à Johannesburg.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Peintre et comédien, médiocres selon ses dires. Il se souvient de ces disciplines lorsqu'il se fait vidéaste d'un genre singulier : ce sont ses propres dessins, de facture légèrement expressionniste* - tantôt Nouveau fauve* tantôt squelettiques, tantôt encore assez classiques -, n'usant que des noirs et des marrons sombres, qu'il filme et anime. Ils disent la déréliction de l'Afrique du Sud à la veille du changement de constitution, les abus impunis des uns, les révoltes abusives des autres, et crée une atmosphère d'empathie pour les peuples en cause.  L'efficacité de la ande provient aussi de ce qu'il insère de manière presque subliminale des photos d'actualités d'époque.
Avec pour premier film, Johannesburg, 2nd Greatest Cityafter Paris, (1989), il évoque ironiquement la vie de magnats américains, repris dans Other Face, (2011)
Une autre vidéo* montre le cauchemar d'une grue à crochet qui menace la métisse comme le Noir. Une autre encore, reprend ses dessins en ombres chinoises ludiques, (1999). Il part souvent d'un auteur, Jarry, Gogol ou Mozart et brode autour de leur thème. C'est l'évocation  de la Russie soviétique, de l'avant-garde bafouée et des procès de Moscou de 1932 à 1938,  I Am not Me, the Horse is not Mine , (2008). C'est l'effet pervers des Lumières au nom desquelles on a déculturisé des populations entières, Learning the Flute, (2003). Ubu Tells the Truth, (1997), ou la critique de la politique absurde de l'apartheid. Il montre aussi ces oeuvres sur papier qui sont autant de fusains ou de gouaches du souvenir, de la simple liste de disparus à l'arbre perdu entouré des contours d'objets rêvés, ou plus tard ceux qui sont à la base de ses dernières vidéos. Et aussi des têtes masquées ou bâllonnées à la Dmitrienko*, (1991), à la gouache ou au fusain. Ou encore des silhouettes noires sur fond de cartes ou de plans du XIXe siècle agrandis monumentalement, (2001). Sur des maquette de théâtre, il projette en fondu-enchaîné, les dessins en noir et blanc dont personne ne dirait qu'ils ne sont qu'esquisses préparatoire à l'animation, History of the Main Complaint, (1996). 
Encre, crayon, collage, allusion aux grand'maîtres, il fabrique un livre à 1500 ex. Everyone Their Own Projector, (2008).  D'un voyage en Egypte, il rapporte une série de dessins parfois réalisés sur des papiers journaux ou des livres de comptes, Carnets d'Egypte, (2010). 
Il est aussi sculpteur en bronze des figures de ses dessins animés. Le sculpteur fixe des plaques de métal découpé  sur des tiges séparées et pour reconstituer le sujet, il faut trouver la bonne position ; un chef d'orchestre se révèle alors mais Fire Walker, (2010), 3 m. de haut laisse interrogatif.

Expositions : 1979, Market Gall., Johannesburg ; 1991, Gall. International, Le Cap , (P) ; 1993, Ruth Bloom, Los Angeles ; 1994, La Défense, Paris, (G) ; 1997, Arc, Paris, (G) ; 1998, The Drawing center,New York, (P) ; 1997, 2010, Marian Goodman, Paris, (P) ; 2010, Jeu de Paume, Paris, et Le Louvre, Paris, (P) ; 2013, My Joburg, Maison rouge, Paris, (G).

Rétrospective : 2010, Museum of Modern Art, San Francisco.