LARSSON, Annika

née en 1972 à Stockholm, Suède; 1995-2000, Slade School of Art, Londres; 1999, vit à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Vidéaste

Présentation : Explicite ou non, la perversité domine. Pink Ball, (2002), avec subtilité la vidéaste dirige trois jeunes gens sur une plage vide battue par les vagues; l'un est nu, livré aux deux autres, l'un portant slip, l'autre combinaison de cosmonaute; on l'enchaîne et on le livre aux flots, avant de le ramener à pied sec et de l'entourer de la plus équivoque attention. Lenteur, alternance des gros plans et de plans américains ajoutent encore au voyeurisme provoqué. Elle ne filme que des hommes, alternant des cadrages sur des parties de visages qui échangent des regards, avec d'autres; plans signifiants, comme le jet au ralenti d'un cocktail Molotov, au son d'une musique et dans un éclairage expressionniste* qui accentuent l'attente lancinante, Fire, (2005), une bande prépare un attentat, masque, bouteille, essence, briquet, pour se terminer par le feu sans qu'on sache ce qui brûle. Avec Dolls, (2008), le décor est allusif du neo-plasticisme; cinq hommes avec des insignes de fonctions sociales se livrent à un sadisme larvé, allégorique de l'asservissement; silence, jeu de mains à la Bresson, destruction, absurdité, et l'énigme planante qui fait haleter dans cette lute du maître et de l'esclave. Une force peu commune pour dire les goûts du pouvoir brutal.

Expositions : 1988, Mejan, Stockholm, (P) ; 1999, Mayuma, Milan, (P) ; 2003, 2008, Cosmic, Paris, (P).