Fiche de présentation

ALBERS, Josef

né le 19 mars 1888 à Bottrop, Westphalie, Allemagne ; 1913-1915 académie de Berlin ; 1915, académies d'Essen et de Munich ; 1920, Bauhaus* de Weimar ; 1923-1933, enseigne au Bauhaus de Weimar, puis de Dessau ; fait partie d'Abstraction-Création*; 1933, quitte l'Allemagne nazie pour les États-Unis; 1933-1950, enseigne au Black Mountain College ; 1950-1958, à Yale ; 1976, meurt le 26 mars à New-Haven, Connecticut ; ca.1990, sa fille, Sibil-Albers-Barrier, crée le musée d'Art concret à Mouans-Sartoux.

Type(s) : Artiste

Présentation : En 1921, il peint son premier tableau, transparent, sur une plaque de verre. En 1925, Fabrik B, (musée Leverkusen, Cologne), toutes les ressources de l'abstraction* géométrique sont mises en oeuvre, croisement de lignes, rectangles, carrés, crémaillères, en rouge et blanc. De même pour Fugue, (1925, KBâ) ou Overlapping, (1927, BUSCH), B and P, (1937, SMG) stylise de minuscules lettres b et p, en géométries beige, blanc, bleu. En 1940, Growing, (MAMSEt), semis de rectangles irréguliers multicolores.
A la fin des années 30, il poursuit des recherches sur les géométries. Four X, (1938, Fondation Albers, Bottrop ou FAB) ) ou le losange ; For Marching, (1940, FAB), ou l'X en répétition ; Etude pour Toutonyme, (1944, ibid.) agencement de rectangles en creux ou en plein d'après l'intensité de la couleur. Même effet pour les Variation sur Biconjugate, (1943, 1945, ibid), due cette fois à un jeu, de lignes et de noirs. En 1947, ce sont Variants Adobe, en U écrasé, rappelant les constructions précolombiennes,  -adobe signifiant la pierre de terre séchée, (ibid).
Puis vient le carré !  
Trois ou quatre carrés emboîtés à partir de la base du plus grand, dont les proportions sont calculées mathématiquement, décentrés vers le bas pour mieux s'appuyer, se fondent en camaïeux ou s'opposent en couleurs divergentes. La géométrie rigoureuse le fait aller aux limites de l'abstraction géométrique et de la peinture ; c'est pourquoi les minimalistes se réclament de lui. Le jeu des couleurs est étudié en fonction des réactions visuelles, c'est pourquoi l'art optique* se réclame aussi de lui. Longue série d'hommages qu'il mène jusqu'en 1973, comme Hommage to the Square, (1951, MET) ou Affectionate, Hommage au carré n° 2, (1954, MNAM), Study to Homage to the Square : Stucco Setting, (1958).  De 1961 à 1971, il travaille sur masonite et par son grain obtient l'effet d'une toile écrue sur laquelle la couleur est étalée au couteau.
De temps à autre, il se permet une application différente de ses principes, recourant, en 1967, aux illusions d'optique du jeu des damiers, vus tantôt concaves, tantôt convexes, interrogeant le rectangle, Variant : 2 Whites, 2 Yellos, 2 Greens, (1947-1957, MET) ou Casablanca B, (1947-1954, Th-B), avec des transparences gris et rose réalisant des diptyques avec l'opposition interne des couleurs à laquelle s'ajoute l'opposition des couleurs des deux séries entre elles, Untitled, (1973, NGW), ou encore en creusant à la gouge des cubes articulés dans du formica noir, (1955).
En 1929, il prend des photo en noire et blanc de la mer à Biarritz,  qui peuvent paraître expérimentales. En1963-1965, les photos de Notre-Dame de Paris ou de Sainte-Chapelle, sont rangées dans un album comme ds images de voyage des familles. En 1923, il dessine un meuble bibliothèque dans l'esprit du Bauhaus et en 1927, des tables gigognes.

Expositions : 1938, Artists Gall., New York (P) ; 1997, 2012, Denise René, Paris, (P).

Musées : Musée Josef Albers, Bottrop, Westphalie.

Citation(s) : Il a dit :
- Angst is dead.
O a dit :
- Albers ne compose ni ne décompose ; il exprime l'esprit des couleurs. Le  Carré blanc sur fond blanc de Malevitch, c'était le point final de la peinture. Pour Albers, à travers le même carré la peinture recommence.    (Michel Seuphor)

Archives : Fondation Albers, Bottrop, Westphalie.