Fiche de présentation

LIPCHITZ, Jacques ( Chaïm acob Lipchitz, dit )

né le 2 août 1891 à Druskieniki, Lituanie ; 1909, Beaux-arts de Paris, académies* Julian et Colaross i; 1912-1913, service militaire en Russie ; 1914, rejoint Paris ; participe à l'Esprit nouveau*; 1922, travaille pour Barnes*; 1924, naturalisé français, s'installe à Boulogne-sur-Seine ; 1941, se réfugie aux États-Unis ; 1946, séjourne en France ; 1948, se remarie avec Yulla Lipchitz*; 1952, son atelier de Hastings-on-Hudson, New York, est incendié ; pour vaincre la dépression qui s'en suit, décide de faire 26 jours durant, une sculpture quotidienne ; 1958, naturalisé américain ; travaille l'été à Carrare ; 1973, meurt le 26 mai à Capri ; est enterré à Jérusalem.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : Parti de la sculpture académique, Femme et gazelles, (1911), d'un classicisme à la Bourdelle*, Tête de femme, (1912), le cubisme* s'insinue dans ce qui est proche de l'art-déco*, Ecuyère à l'éventail, (1913). Avec Marin à la guitare, (1914, MNAM), c'est la première approche du cubisme comme telle, même s'il est mâtiné des courbes de cet art-déco.. C'est l'analytique, Homme à la mandoline, (1917, MNAM), Homme assis à la guitare, (1920, MNAM) ou le synthétique, Marin à la guitare, (1917, MNAM), ou Arlequin à l'accordéon, (1918, MNAM).
Dans Figure assise, (1915), et Personnage debout, (1916, MNAM) comme dans Tête, (1915, MNAM), seuls deux arcs, ceux des sourcils, renvoient à la réalité, il est plus proche du constructivisme* que du cubisme, La Baigneuse, (1917), un oeil qui épie et une main qui s'abrite dans un ensemble de géométries.  Il sculpte une série de portraits pour lesquels il n'es plus question de cubisme mais d'une simplification lissée, Cocteau, (1920, MNAM, monumentale, Gertrude Stein, (1920, MNAM), pure, Radiguet, (1920, MNAM) ou Berthe Lipchitz, (1922, MBB). Il faut attendre 1956 et sa nouvelle manière pour revoir une tête, celle de Blatas*, (MBB). Issu du cubisme synthétique, une période s'ouvre de formes massives, carrées, mayas, Homme assis à la guitare, (1920, MNAM) ou Homme assis, (1922, MNAM). Pour Barnes, il réalise des bas-reliefs destinés à sa fondation de Merion dont Pastorale ou bas-relief aux instruments de musique, (1923, MBB),  l'art-deco ne fait plus de doute. Il commence ce qu'il appelle des transparents et qui sont des oeuvres à claire-voie, Méditation, (1925, MNAM), non figuratif ou Figure, (1926, MNAM) dont l'entrelacement symétrique de courbes et de creux est couronné par un visage en creux dont seul les yeux ont un relief. Ces mêmes transparences pratiquées par Gonzalez* ou Gargallo*. En 1929 intervient une rupture, un changement de style. Le lissé est abandonné et il passe au modelage, par adjonction. La courbe -déjà apparue dans Femme allongée, (1921, MNAM), devient omniprésente. Formes raides encore et assemblage symétrique comme dans Le Cri, (1929, MNAM), Le Couple,(1929) ou Retour du fils prodigue, (1931) ; ces masses entassées laissent le vide les pénétrer, de sorte que l'on distingue plusieurs entités agglomérées, David et Goliath, (1933). Il crée des formes baroques et devient un Bernin contemporain, Vers un nouveau monde, (1934) ou L'Enlèvement d'Europe, (1938), La Fuite, (1940, MNAM), le bronze croît comme par boursouflure cellulaire rugueuse et s'envole. Il sait être plu pondérex pour des oeuvres monumentales, Le Chant des voyelles, (1931), Femme accoudée, (1933), chevelure et bras serrant la réalité stylisée et visage réduit à un creux, Prométhée, (1937), tout moulé encore dans une réalité puissante t déformée par l'ondulation des êtres. Étude pour le gouvernement du Peuple, (1967), rejoint le symbolisme et Rodin. De 1948 à 1970, il lui arrive de s'inspirer du baroque hindouiste, Miracle, (1948), deux figures proches par la base, se séparant, par recul, de Moïse à genoux, face aux tables de la Loi entourées de flammes qui sont autant de serpents; une autre version, avec sa forme effondrée aux pieds d'un chandelier à 7 branches, ou encore La Leçon d'un désastre, (1961-1970). L taille directe est rare; il préfère le modelage en vue de la fonte en bronze. En 1958, il exécute des pièces à la cire chaude, laissant dans la sculpture des objets trouvés qui créent ainsi des oeuvres complexes.

Expositions : 1912, Salon des Indépendants, Paris ; 1920, Léonce Rosenberg, Paris, (P) ; 1946, Maeght, Paris, (P) ; 2005, Patrice Trigano, Paris, (P) ; 2012,1917, Pompidou-Metz, (G).

Rétrospective : 1930, Jeanne Bucher, Paris, (P) ; 1951, Portland, San Francisco, Cincinati;  1954-1972, New York, Minneapolis, Cleveland, Paris, Londres, Los Angeles, Berlin, Jérusalem ; 1961, Otto Gerson (repris ensuite par Marlborough), New York.

Musées : Fondation Jacques et Yull Lipchitz, New York ; musée des Beaux-Arts, Nancy, 22 pièces; musée national d'art moderne, Paris, 40 pièces.

Lieux publics : 1922, Bas-reliefs, commandés par Barnes*, New-York ; 1931, Le Chant des voyelles, propriété du Var; 1946, Vierge, Notre-Dame de Toute Grâce, Assy; 1967-1978, Notre arbre de vie, Mont Scopus, Israël.

Bibliographie(s) : Wilkinson, Alan, catalogue raisonné, 2 ol, The Parisian Years, 1910-1940, et The American Years,1942-1973, Thames & Hudson, Londres ,1996-2000.

Archives : Correspondance entre Lipchitz et sa première épouse, notamment après divorce, de 1946 à 1972, musée national d'art moderne, Paris.