Fiche de présentation

FABRO, Luciano

né le 20 novembre 1936 à Turin, Italie ; grandit dans le Frioul ; 1959, s'installe à Milan ; 1967, fait partie des artistes arte povera*; enseigne à l'académie Brera ; 2007, meurt le 22 juin à Milan.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : Ses essais sur la transparence, de 1962 à 1965, et sur la relation des objets à l'espace le vouent à l'arte povera, Trou, (1963), un orifice entouré de verre et de fer, ou un cube, moitié réfléchissant, moitié transparent, (1965, FRAC Bourgogne), ou encore Carré, 1965), deux tiges qui peuvent répondre au titre si on les pose perpendiculairement à un mur et que l'on forme de son corps, le quatrième côté. Il est habité par un intérêt pour le corps et l'endroit où il vit ; en témoigne l'installation Habitable, (1966), en commun avec Piero Gilardi* et Gianni Placentino*. Il dispose des lierres séchés sur verre encadré d'étain, (1969), dresse des colonnes de soie sur des pieds sculptés dans les matériaux les plus divers, Porphyre, (1968, KMO), Marbre rose du Portugal, (1968, MBANa), Verre de Murano, (1968, MNAM), Bronze, (1968, SMA), dix pieds, en dix métaux différents d'un empennage d'orteils d'un mètre, engoncés dans une colonne de tissu de 3 m qui assimile le visiteur à celui d'une salle hypostyle et lui fait prendre conscience de son nanisme. L'humour domine ici, comme ailleurs, au-delà de ses pièces de métal - minimalisme du minimalisme, comme on dit dans les langues anciennes -, lorsqu'il montre  Trois manières d'arranger les draps,  (1968), qui rappelle es blagues de chambrée, ou le Bébé, (1968), serviettes roulées en couffin, animées par un ventilateur, et encore il pose des drapés de linge blanc sur un châssis (1969), suspend au plafond la botte de l'Italie, Latin Lover, Crista et Plomb, (1971, FRAC Nord-Pas-de-Calais), dresse une table d'apparat garnie de sept plats de cristal contenant pour toute nourriture un bloc de verre, assimilé à un bloc de glace, Petites Bassines, (1975, SMAK), crée des coupoles de 2 m de diamètre, peintes à la craie, Coupole, (1980, SMAK), ou revient à l'Italie pour la tisser en filins sur un damier en creux (1982). De longues lanières d'acier enserrent un chapelet de boules en marbre et c'est Ovaires, (1988, Tate). Le jour pèse sur ma nuit nº 1, (1994) et nº 2, (1996) allie l'alongé poli et le brut érigé. De même, Le Soleil, (1997), colonne corinthienne, sectionnée sept fois, à même le sol, et La Lune, (1997), colonne dressée, s'évide vers le haut, tandis qu'à l'opposé les encoches en biseau deviennent de plus en plus petites. Dans les mêmes temps, il taille un rouleau de marbre sur lequel il se grave en érection, et le roule dans la farine pour y reconstituer son empreinte, Sisyphe, (194, FNAC). Il est aussi auteur d'installations* : il construit un cube de miroir dans lequel on peut entrer, Mise en scène théâtrale, (1967) : le cube extérieur renvoie l'image finie, le cube intérieur l'image multipliée à l'infini. (La même année, Peire* construit un environnement analogue plus complexe) ; il délimite un espace par des piquets d'arpenteur reliés par des rubans, Prométhée, (1986-1987, BOM), il pose sur une mer de sable de 750 m. deux colonnes de marbre superposées et une aile à la Samothrace, La Naissance de Vénus (1992-1994, BOM). Il conceptualise* sur l'environnement de l'homme par des oeuvres austères, blanches la plupart du temps, polymorphes, qu'il faut longuement interroger. Il y va de sa personne dans des interventions*, s'enfermant, en 1966, dans un cube de sa hauteur et de la dimension de ses bras allongés.

Expositions : 1965, Vismara, Milan, (P) ; 1970, Aktionsraum, Munich, (P) ; 1991, Durand-Dessert, Paris, (P) ; 1996, Centre Pompidou, Paris, (P).

Rétrospective : 1980-1981, Padiglione d'art contemporain, Milan, Folkwang Museum, Essen ; Boymans-Van Beuningen, Rotterdam; 1987, ARC, Paris ; 1988-1991, Kunstverein, Munich, Castello di Rivoli, Turin ; Fondation Miró, Barcelone ; 1992, MoMA, New York ;  1994, Palazzo Faroi, Pistoia ; 2007, Musée d'art contemporain, Naples.