Fiche de présentation

CÉSAR, ( César Baldaccini, dit )

né le 1er janvier 1921 à Marseille, Bouches-du-Rhône, France ; 1935-1939, cours du soir aux Beaux-Arts de Marseille ; 1943-1948, Beaux-arts de Paris ; épouse Rosine Baldaccini* ; 1996, victime d'une thrombose ; 1998, meurt le 5 décembre à Paris d'un cancer ; est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : En 1946, il soude ses premières pièces de fers récupérées, retenues parce que bon marché ; il leur fait rendre compte de la structure des choses, en montrant une ossature, os et osselets, vraisemblables à défaut d'être réels ; Gonzalez* l'a précédé dans cette technique mais César est le premier à employer la soudure à l'arc qui lui permet plus de malléabilité. Picasso* agence des objets trouvés, César des ferrailles*. La Chaise (1954, FPG).
Simultanément, il commence à souder des plaques et à les forcer en arrondis, Torse (1954, MoMA). L'homme qui marche (1954) est une synthèse entre Richier* et Giacometti*.
Il se dirige vers des squelettes à la peau squameuse, Le Diable (1956, MNAM), Torse (1959-1965, MRAMBx), ou Marseille (1960, HIR.). En 1959, il découvre les possibilités des presses hydrauliques des ferrailleurs, et il soude des pièces hétérogènes pour obtenir une figuration fantaisiste dans laquelle sont incorporés sans fard les éléments originels, Poule clé à pipe (1959), La Postetta (1964), Grand Rambaud (1988), Fourny (1990), et bien sûr le Centaure.
Il soude aussi des plaquettes rectangulaires en mur ou en écran, Plaque Moncel (1958), Plaque Femme (1963), Grande Plaque à ailettes (1965). Les éléments soudés disparaissent quasi totalement, avec des adjonctions modelées et polies, Hommage à Léon (1964) ou Napoléon (1988) ; il s'agit de figures en pied, rudement classiques. En 1959 toujours, il réalise ses premières Compression, qui présentent des automobiles compressées en hexaèdres rectangulaires posés sur une base, rebuts, traités par la dérision, de la société de consommation, Compression (1960, NG of Australia, Canberra), ou Compression (1960, MAHG), ou encore Yellow Buick (1961, MoMA). Avant de revenir à la compression pour d'autres matériaux, il aplatit donc des voitures, Portrait de Patrck Waldberg (1961, Tate) ou Coque Vallelunga nº 1 (1986, MNAM).
Des lattes de bois agrafées sur panneau,(1961) anticipe ses ompressions. De 1968 à 1973, il compresse de feuilles de plastique, des cageots, des toiles de jute, de la filasse, Compression murale (1976), des cartons, Compression (1977), de jeans ou de bicyclettes, Compression (1995).
La mode s'en mêle et Marie-Laure de Noailles lui confie son automobile de modèle unique, pour la compresser. Dès lors, il peut dire : "J'utilise l'agrandisseur, le mouleur, le fondeur comme des assistants." En 1976, il crée une compression qui sert de trophée à la remise des... César, c'est-à-dire des Oscars français.
En 1966 et jusqu'en 1992, ce sont les Empreintes ; il reproduit pouce et sein. Celui-ci, emprunté à la danseuse du Crazy Horse Victoria von Krupp, doté d'empreinte digitale, est devenu par sa taille un mamelon au sens géographique, Sein (1966) ; quant au pouce, il va de l'obélisque phallique de plusieurs mètres de haut au délicat objet de vitrine en or de quelques centimètres, l'original étant en plastique rouge, haut de 45 cm. L'une et l'autre partie de corps sont d'un réalisme poussé. Les Expansions apparaissent en 1967 ; de polyester figeant une coulée pour en faire une sculpture, au sol d'abord, Expansion n° 8, les Jumelles (1970), au mur, ensuite, Expansion nº 72 (1977).
Désormais, il oscille entre la construction par soudure, Victoire de Villetaneuse (1965), et la destruction par compression, entre l'art et l'artisanat. Ses compressions peuvent prendre l'allure de bas-reliefs, Hommage à Morandi (1990), brocs et pots en émail, aplatis et rangés sur anneau. Les autoportraits ressortissent à ce genre hybride, en partie moulé, en partie soudé, Masque, de 1968 à 1972, et de 1984 à 1996, vanités, de format modeste, reprenant parfois le double masque dont l'extérieur est à charnière et permet de découvrir celui du dessous.
Il vient aux installations* en exposant, à la Galerie d'art de Marseille (1993), des balles de vieux chiffons compressés, sortis en droite ligne de l'usine de traitement. Il réalise pour la Biennale de Venise un mur de tôles compressées, de dimension extrême, 520 tonnes (1995), comme il avait réalisé le gigantesque Hommage à EiffelRambo (1983, fond. Cartier, Paris). Il ne cesse d'assembler des ferrailles en leur donnant une forme figurative dans laquelle l'identité des pièces rapportées n'est pas gommée, (1984), macrosculptures, comme les moulages réalistes* de naguère. Entre 1998 et 2002, des faux, marqués du pouce du sculpteur, circulent. Il est aussi l'auteur de dessins de visages obtenus par l'accumulation de traits touffus, (1996).

Expositions : 1954, Lucien Durand, Paris, (P) ; 1956, Biennale de Venise ; 1959, Documenta, Gassel ; 1964, Hanover, Londres, (P).

Rétrospective : 1993, La Vieille Charité, Marseille ; 1997, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris.

Musées : 1992, donation pour un musée César à la ville de Marseille, avec 286 œuvres ; donation annulée en 1998.

Lieux publics : - 1982, Le Grand Centaure, carrefour de la Croix-Rouge, Paris VIe ;
- 1992, L'Homme du futur, près de l'Opéra, Lyon.

Citation(s) : On a dit :
- Mon cher César, je vais vous faire une peine immense, mais je dois vous dire que vous ressemblez au plus mauvais peintre de tous les temps ! Vous avez exactement la tête de Cézanne (Dalí).

Bibliographie(s) : Denyse Durand-Ruel, catalogue raisonné, 2 vol., La Différence.

Succession : Stéphanie Busutitil fille naturelle de César et de Rosine, gère l'aspect commercial, et sa mère les droits moraux.