Fiche de présentation

GNOLI, Domenico

né le 3 mai 1933 à Rome; 1946-1949, école de Carlo Alberto Petrucci; 1953-154, séjour à Paris; épouse le peintre Vu*; 1955, séjour à New York; 1956, à Londres; 1958, à New York; 1963-1969, vit entre Rome et Majorque; 1970, meurt le 17 avril à New York.

Type(s) : Artiste

Présentation : Vingt ans de peinture et trois périodes dont on veut que seule la troisième,commencée en 1964, soit signifiante. Et cependant, combien parfaits cette Cathédrale (1958), ces Bathings Huts (1960), ce Red Colosseum (1960), avec leur masse légèrement de guingois, leur cubisme* grotesque, dans leurs gouachesmêlées de sable qui se laisse modeler et griffer. En 1963, une série dans laquelle on retrouve les coulées et les taches que les peintres de cette époque affectionnent. 1964, et pour six ans, un réalisme précisionniste, avec sa note inimitable. Comme JohnKacere*, l'année précédente, il choisit la macropeinture d'un détail porté aux dimensions les plus fréquentes de 1,50 x 1 m. Il s'attache, dans des teintes rompues, à des parties de chevelure, de vêtements ou de lit. On perçoit, par allusion, la présence u corps sous la chevelure, la robe ou le veston, la literie, mais c'est la précision du détail de l'objet qui est rendue et non sa totalité. Il s'intéresse aux gaufrages qui agrémentent un velours, aux chevrons qui texturent un tissu, à l'alignement des ceveux qui rangent une coiffure, à toutes ces choses qui échappent communément à l'oeil trop habitué à globaliser et qu'il met sous le macroscope de son pinceau, Robe d'été (1966, Stedelijk Mus., Amsterdam), Tie (1968, Mus. Ludwig, Cologne, Lady's Shoe (1968, Mus. Boijmans Van Beuningen, Rotterdam), Trousers Pocket (1969, Neue Gal. Sammlung Ludwig, Aix-la-Chapelle). Ce concret, ce petit rendu géant, séparé de son tout, c'est la réalité qui devient abstraction.

Expositions : 1950, La Cassapanca, Rome; 1964, André Schoeller, Paris.

Rétrospective : 1972, FNAC, Paris.

Citation(s) : On a dit : Chez Gnoli, le vérisme n'est pas exempt de mystère; il n'exclut pas la poésie assez singulière qui habite la réalité la plus banale dès qu'elle est considérée sous l'angle d'un certain point de vue propre au dépassement du coup d'oeil normal. J'ajouterai ue ce point de vue particulier appartient à une assez récente tradition italienne et que sans doute, il doit quelque chose à une littérature dont Papini, avec son Tragique quotidien, fut un peu l'initiateur et qu'on le retrouve aussi bien dans le anciens tableaux de Giorgio De Chirico*, que dans les premiers films de Vittorio de Sica " (André Pieyre de Mandiargues).