Fiche de présentation

HRDLICKA, Alfred

né le 27 février 1928 à Vienne, Autriche ; formation de technicien dentaire ; 1938, entre en clandestinité communiste avec son père lors de l'Anschluss ; 1946-1953,  Beaux-Arts de Vienne chez Fritz Wotruba* ; 1953-1957, sculpture dans l'atelier de Wotruba*; 1962, adhère à la Sécession*; 1968, Prix national autrichien de sculpture ; 1970, enseigne aux Beaux-Arts de Stuttgart ; 1973, de Hambourg ; 1975, de Stuttgart ; 1986, de Berlin, dont il est exclu pour maque de prestations ;  ca. 2005, atteint de tetraplégie, fait exécuter ses oeuvres par des assistants ; 2009, meurt le 5 décembre à Vienne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Débutant comme dans la ligne cubiste*, dadaïste*, et celle du réalisme magique*  il s'affirme ensuite comme sculpteur, dessinateur, graveur et, accessoirement, peintre.  Le sculpteur est monumental, tant il préfère la permanence des lieux publics à l'enfouissement dans les musées. Il taille directement dans la pierre des corps humains d'un expressionnisme* naturaliste et, comme Michel-Ange, ne fait apparaître qu'une part du sujet, l'autre restant enfouie dans le bloc. Le torse, lui, est toujours libéré. Il est également sculpteur de modestes formats, modelés par rajouts et confiés au bronze, dans la suite de Daumier, groupes de figures ramassées et imbriquées. Le graphiste se situe entre Schiele* et l'Actionnisme*. De Schiele, il a le trait torturé, mais le sien se déroule sans saccades en longues sinuosités. En ce qui concerne l'Actionisme, il pratique la même cruauté. Ses sujets sont repris à la barbarie dirigée sur les individus plus que sur les masses. Des tortures de paysans en guerre à l'exécution de Marie-Antoinette, au supplice de Jean-Baptiste et aux humiliations des juifs. On lui doit Plötenzee Dance of Death, (1968), suite de dessins en hommage à ceux qui tentent en 1944, d'assassiner Hitler et finissent exécutés à Plötenzee. Il sculpte le jour et grave la nuit. Il emploie le fusain, le lavis, la craie, le pastel, la sanguine qui lui sert à développer les taches sombres et sanglantes dans une composition elliptique, claire. Provocateur, il rend hommage à Pasolini par une peinture de la Cène transformée en orgie homosexuelles, (1984).  Il crée un cheval à roulette, sarcasme dirigé contre le président Waldheim affirmant s'être inscrit au parti nazi pour faire de l'équitation, (1986). Il pose devant l'Albertina un juif rampant et léchant le pavé pour le nettoyer, aux côtés de stèle commémoratives trop académiques, (1991). Il est décorateur d'Opera, Faust et le Ring, notamment.

Expositions : 1960, Zelitzhalle, Vienne (P) ; 1964, Biennale de Venise ; 1997, Seita, Paris, (P).

Rétrospective : 1981, Orangerie Auersperg, Vienne ; 1995, centre Pompidou, Paris, (1997), Kunstverein, Francfort, Kunsterhaus, Vienne, et Städisches Galerie, Klagenfurt.

Lieux publics : 1977, Friedrich Engels, Wuppertal ;  1985 Incendie, Hambourg; 1991, Contre la guerre et le fascisme, place de l'Albertina, Vienne.

Citation(s) : Il a dit :
- Un artiste gentil.   (en parlant de Rodin)
- Je suis le dernier stalinien.   (ca. 1990).
- The Point of Stone sculpture is to transform lifeless material in flesh, no other artistic medium is the raw material changed so directly in art.