Fiche de présentation

GONZALEZ, Julio

né le 21 septembre 1876 à Barcelone, Catalogne, Espagne ; frère cadet de Joan Gonzalez*, fils et petit-fils d'orfèvres-forgerons ; 1891-1898, ferronier d'art ; 1900, s'installe à Montparnasse*; 1909, naissance de Robeta Gonzales*; 1918, apprenti soudeur chez Renault ; 1928-1932, praticien de Picasso*; 1931, adhère à Abstraction-Création*; 1937, s'installe à Arcueil ; 1939-1941, à Lasbouygues, Lot ; 1942, meurt le 27 mars à Arcueil.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Artisan d'art appliqué, il cisèle des fleurs en tige unique, et crée des bijoux, (1890-1900, MNAM), dont certain, animalier, (1913), ainsi quelques autres objets, ce qu'il continue en 1914 ou en 1922. Il est avant tout sculpteur, mais à ses débuts, Un ami, (1906) , et en 1940 encore, il est peintre, vigoureusement classique Marie-Thérèse, (1940), ou marqué par le symbolisme finissant, graphiquement proche de Picasso*, Femme au profil penché, (1904, MNAM). ajoutant à ses compositions une part de calme, de rêve et de silence. De Maternité, (1906, MNAC) à Tête de femme au châle rouge, (1914-1918), en passant par Femme coiffant une jeune fille, (1908-1910, Sofidu), on retrouve la même force sereine. Au milieu des années 1920, Visage au fichu blanc, (1920-1926) rejoint la Nouvelle Objectivité*, largement domestiquée dans Autoportrait, (1920, IVAM), tandis que Dernier autoportrait, (s.d. MNAM) est d'un cubisme cézannien. Dès 1903 il dessine des nus réalistes, marqués de symbolisme, Nu debout mélancolique, (1906, MNAM), de naturalisme, (1919), avant que ne se multiplient les dessins préparatoires à l'oeuvre sculpté notamment pour la Montserrat, ou d'autres, à compter de 1940, justifiés par la pénurie de fr. C'est le sculpteur qui rencontre la notoriété. Après une période réaliste et symboliste, Nu debout mélancolique, (1906, MNAM), ou Nu allongé, (1914, MNAM), anticipant parfois l'art-déco, Masque d'enfant, (1910, ibid), accompagnant la simplicité rude de Derain*, Masque d'Alberta, (1913, ibid.)
Cependant de 1910 datent les premiers masques de cuivre repoussé, -jusqu'à Femme au chapeau, (1926, IVAM), et de 1912, datent des sculptures de têtes qui, malgré leur bronze, semblent découvertes, érodées, dans un site archaïque, Jeune-fille de profil,(1914, IVAM), Masque plat Monthyo, (1934, IVAM et MNAM). De nombreuse autres viennent entre 1934 et 1936, (MNAM), sans socle, pondéreuses, modelées grossièrement dans une suite cubiste*. Petit profil de paysanne, (1927, (IVAM) marque une transition stylistique ; la forme est épurée, et le matériau de fer forgé est découpé en à-plats et soudé, Petite maternité, (1929, MNAM) ; c'est le début de s recherche du volume, Tête en profondeur, (1930, MNAM) ou Tête du Tunnel, (1932, MNAM), tôles pliées et confiées au bronze. Femme assise, (1935-1936, MNAM), ce sont des équerres verticales qui renvoient plus à un siège qu'à un être. Avec Don Quichotte, (1930, MNAM), apparait sa recherche de l'espace; il veut sculpter le vide, dessiner dans l'espace, organisant tiges et rares à-plats autour de béances, Femme se coiffant, (1931, MNAM) ou Femme à la corbeille, (1934, MNAM) ; il suggère plus qu'il ne montre; les sculptures prennent une autre dimension par leur ombre projetée. Il abstrait*, la réalité la réduisant à l'essentiel voire à moins, La Chevelure, (1934, MNAM), simple arc "coiffé" d'une touffe de tigelles. Dans Femme au miroir, (1936), on retrouve la même toison, en grand cette fois, pour indiquer et le pubis et la chevelure, tandis que le miroir fait l'objet d'une simple anneau ; il en est de même de Ballerine, (1937, Sofidu). Il va de l'une à l'autre technique ne se soumettant plus aux exigences de la forme mais soumettant celle-ci aux exigences du métal dans le premier cas, soit en le repoussant le cuivre, soit en soudant le fer, Roberta au soleil, (1929, IVAM), ou encore en soulevant les parties incisées, Femme allongée lisant, (1930, IVAM). Il est forgeron quand Brancusi* est polisseur, Le Lapin, (1930, Sofidu), La Femme aux trois plis, (1931). À la demande de Picasso, il transforme 6 dessins de celui-ci en oeuvres tridimensionnelles, s'étalant sur une période de trois ans (1928-1930). Puis de 1934 à 1942, sa seule production graphique est celle d'esquisses pour ses sculptures, Montserrat criant nº 1, (1936, MEAC) ou Tête criant, (1936, ibid). C'est une sorte d'écriture se jouant du vide et de la lumière qui en projette la lecture sur le mur,Grand personnage debout,(1935, IVAM). En moins filiforme, Madame cactus,(1939, IVAM), ou Homme cactus, (1939, MNAM), hérissés de piquants. Un Grand personnage,(1941, FMSP), au pastel, pourrait être signé de Lam*. Si Grand buste féminin, (IVAM, 1936), bronze déchiqueté, marque un retour exceptionnel à l'antique, c'est la guerre civile espagnole qui le fait revenir à la figuration avec La Montserrat (1936, SMA), fer martelé et soudé, corps rejeté en arrière, son enfant serré dans le bras gauche, et Masque de Montserrat, (1938, Sofidu), et toujours inachevée, Montserrat criant, Main gauche, et Main droite,tendues, doigts écartés vers le ciel. Par définition ses fers soudés sont uniques, mais il en réalise, au même moment de très proches, qu'il titre de manière identique. Il est le précurseur de tous les artistes qui soudent des fers, de la figuration au Funk art*.

Expositions : 1892, Exposition internationale de Chicago ; 1909, 1929, Salon d'Automne, Paris ; 1922, Pvolovsky, Paris, (P)  ; 1931, Le Centaure, Bruxelles, (P) ; 1942, Arte libros, Barcelone, (P) ; 2011, L'Espagne entre deux siècles, Orangerie des Tuileries, Paris, (G)

Rétrospective : 1952, Musée national d'art moderne, Paris ; 1983, Guggenheim, New York ; 2007, Centre Pompidou, Paris.

Musées : Centre Julio Gonzales, Institut Valencia d'art moderne, Valence, Espagne. Musée national d'art moderne, Paris.

Lieux publics : 1937, Hommage au marteau et à la faucille, Serrano, Madrid.

Bibliographie(s) : Jörn Merkert, Catalogue raisonné de la sculpture, 1987, Electra, Milan.