Fiche de présentation

CALDER, Sandy, ( Alexandre Calder, dit )

né le 22 août 1898 à Lawton, Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis d'Amérique, petit-fils du sculpteur Alexandre-Milne Calder (1846-1923); fils du sculpteur Alexandre-Stirling Calder (1870-1945), sculpteur; 1915-1919, études d'ingénieur à l'Institut de technologie d'Hoboken, New Jersey; 1919-1922, exerce divers métiers; 1923-1926, Art Student League, New York; 1926, vient en France, s'installe à Montparnasse* et fréquente l'académie de la Grande Chaumière*; 1931, adhère à Abstraction-Création*; 1933-1946, vit à Roxbury, Connecticut; 1952, Grand prix de sculpture de la biennale de Venise; 1953, s'installe à Saché, en Touraine; 1976, meurt le 11 novembre à New York d'une crise cardiaque ; est enterré à Roxbury.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Dessinateur satirique pour la presse new yorkaise, de 1923 à 1925, il croque les scènes de cirque, de zoo, de sport., En 1925, il exécute ses premières sculptures en fil de fer,  Le Cirque (1926-1931, WM), issues des dessins pris sur le vif de 1924 à 1932; ces torsions révèlent la structure des figures humaines et animales; au début, il use de bouchon, de bois, de tissus, puis uniquement de fils de fer ; ses figures sont animées et peuvent répéter les exploits des saltimbanques. Il croque, comme un dessin dans l'espace les figures de la scène artistique parisienne, Joséphine Baker (1926, MNAM), ou Kiki de Montparanasse, (1929).
Le sculpteur :
En 1928 et 1929, il est animalier, travaillant le bois et donnant à ses fauves des attitudes insolites, repliés sur eux-mêmes, Chameau, (1928). Vient ensuite le bronze pour  Acrobates, (1930) (qu'il reprend exceptionnellement en 1944) où il scrute le mouvement. En 1930, il abandonne la figuration. Le firmament va devenir son monde. Des boules d'abord, rejointes par des feuilles verticales ou horizontales, s'équilibrent au bout de fils. Produisent du son, Une boule noire, une boule blanche, (ca.1932, FMSP), ou Small Shere and Heavy Sphere, (1932), quand les boules heurtent des objets au sol. Sont animées, en 1930 pour la première fois, par un moteur, The White Frame, (1934, MMS), ou Disque blanc, disque noir, (1941, MNAM). certaines créations deviennent sculptures publiques. Il conçoit ces "maquettes" jusqu'à sa mort.
À ces moyens, il préfère la loi de la gravité et les mouvements multiples que le simple déplacement d'air peut procurer. Il invente les mobiles (baptisés tels par Marcel Duchamp* en 1932), Sans titre, (1933), mobile avec boule en bois sur pied, ou Untitled, (1976-1977, NGW), 20 m de long, pendu à la voûte; les bras se croisent sans se toucher. Parfois, le bras porteur est coudé, retenu à son socle par une collerette boulonnée, Sans titre, Dancing Star, (ca. 1945, NNG) ou Oiseau sur l'arbre, (1949, MMS). Inventeur des stabiles (dixit Arp*), la première pièce d'acier découpé et peint est vaguement figurative, Stabile (1937), et Whale II, (1937, MOMA), les dernières le sont franchement, Diable, (1974), et entre les deux, ce sont des pièces tout au plus suggestives, faites de pointes et de plans ajustés en arcs, de sort que l'on peut y voir souvent des insectes monstrueux prêts à dévorer ou des flammes s'élevant (malgré le titre), Whirling Ear, (1958, MRAMBx). Il réalise, de 1962 à 1976, une quarantaine de stabiles, répandus à travers le monde, dont quatorze se trouvent en France, Papillon, (1973).
Le peintre :
The Flying Trapeze, (1925) révèle son intérêt pour le cirque dans une structuration géométrique de la toile grâce au déploiement des filets de sécurité. Il est proche, dans ses travaux du début des années 1930, d'Abstraction-Création*, White Cube, (1930), et Setting Sun, (1931). Celui-ci donne une indication de ce que sont ses mobiles : des systèmes stellaires sui generis. Dans ses gouaches, à compter du milieu des années 45 (quelques peintures aussi, et des eaux-fortes en 1976), éclatent de grandes formes de couleurs primaires, feuilles, ballons, etc. C'est son oeuvre de sculpteur ramenée à deux dimensions; se glissent parfois des motifs miresques*, Sans titre, (1941, MOMA), et Sans titre, (1969, MOMA), devenus figuratifs, Composition au papillon, (1967). De 1965 à 1970, il peint en noir et rose des figures regroupées, érotico-monstrueuses., 
Divers :
En 1927, il s'amuse à créer des jouets qui se trouvent au Berkshire Museum de Pittsfield et à la fin des années 1930, il crée des bijoux et de touts petits sculptures en verre.
 Il est l'auteur de quelque 15 000 oeuvres.

Expositions : 1926, Artists Gallery, New York (P) ; 1927, Seligman, Paris, pour les jouets, (P ); 1932, Vignon, Paris, (P) ; 1933, Syra, Barcelone, (P) ; 2009, Centre Pompidou, Paris, (P).

Rétrospective : 1943 Modern Art Museum, New York; 1955, musée des Beaux-Arts, Caracas; 1957, Kunsthalle, Bâle; 1959, Stedelijk Museum, Amsterdam, puis Hambourg, Krefeld, Mannheim, Wüppertal, Zurich et palais des Beaux-Arts, Bruxelles; 1962, Tate, Londres; 1964, Guggenheim, Nw York, puis Milwaukee, St. Louis, Des Moines; 1965, Ottawa, et Musée national d'art moderne, Paris; 1967, Akademie der Kunst, Berlin; 1969, Fondation Maeght, St. Paul, Louisiana, et Stedelijk Museum, Amsterdam; 1974, Museum for Contemporary Art, Chicago;1975, Haus der Kunst, Munich, et Kunsthaus, Zurich; 1976, Whitney, New York; 1996, Louisiana, Moderna Museet, Stockholm, et musée d'Art moderne de la ville, Paris ; 2012, Fondation Beyeler, Bâle : une gallerie accueille de manière permanente et renouvelée des oeuvres venant de la Fondation Calder.

Musées : Fondation Calder, New York.

Lieux publics : 1969, Stabiles, Cinq Ailes, Parc floral, Paris; 1973, Flamant rose, Dieborn/Adams Streets, Chicago; Saint-Paul-de-Vence; 1976, Holland Square, Jérusalem; L'Araignée rouge, parvis de la Défense, Paris; Trois Ailes, Musée de Saint-Étienne; Trois Pics, Parvis de la gare, et Monsieur Loyal, Parvis du musée, Grenoble; Mobile sur stabile, Saché, place de la mairie.

Citation(s) : On a dit :
- Pour la première fois Newton était dans l'arbre et regardait la pomme. Il lui attacha un fil et elle se mit à tourner. (Pol Bury).
- Calder, forgeron prodigieux. (Alejo Carpentier).
- C'est sérieux sans en avoir l'air" (Léger).
- Je l'avais suspendu au centre du plafond dans une chambre blanche qui donnit sur la Seine, et la nuit, avec une rivière scintillante au-dehors, l'objet tournait lentement, mû par un léger souffle d'air, sous la lumière d'une ampoule électrique. Une grande forme noire, six blanches et une petite boule rouge se poursuivaient doucment au-dessus, au-dessous, au-dedans et en dehors les unes des autres. Leurs ombres se pourchassaient sur les murs blancs dans des mouvements divers qui me passionnaient. (Ben Nicholson).
- Nobody would look at his work because they didn'ty know what to cll it. As soon as he began calling them mobiles, all of a sudden people would say : oh, so that's what they are. (Rauschenberg).
- Un objet de Calder est pareil à la mer et envoûtant comme elle, toujours recommencé, toujours neuf. Il ne s'agit pas d'y jeterun coup d'oeil en passant, il faut vivre dans son commerce et se fixer sur lui. Alors l'imagination se réjouit de ces formes pures qui s'échangent, à la fois libres et réglées. (Sartre).

Archives : Fondation Calder, Manhattan, New York, 120,000 documents, 26,000 photographies, 12 films, des milliers de publications et 4000 dessins.