Fiche de présentation

PENONE, Giuseppe

né en 1947 à Garessio, Cuneo, Piémont, Italie ;  études de comptabilité ; Beaux-Arts, Turin ; 1997, enseigne aux Beaux-Arts de Paris ; vit à Turin et Paris..

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Sculpteur

Présentation : Il se sert de son corps pour concevoir des espaces à sa dimension, un cadre de ciment dans un lit de rivière, dans lequel il puisse s'allonger les bras étendus, Ma hauteur, la longueur de mes bras, ma respiration dans un ruisseau, (1968) et sa première ouvre sur la Croissance des arbres, (1968), un bras de fer qui la déforme.  Sauver sa peau, Fenêtre, (1970, MAMS), c'est un châssis placé dans un mur aveugle nécessairement; cela relève de l'esprit dada* et des ready-made*.
En réalité, il est sculpteur, et c'est dans la nature qu'il trouve l'inspiration de son arte povera* auquel Germano Celant l'assimiile au motif qu'il ne traite que de l'abre. Il se rend célèbre par ses demi-tiges d'arbre, coupées dans la longueur, branchées et collées sur une planche, Arbre de 4 m. (1969), Arbre, (1973, MNAM). Ou encore Cèdre de Versailles, (2002), au tronc creusé, contenant un tronc plus mince ébranché. De cet arbre selon la nature, il se sert pour la sculpture proprement dite, lorsqu'il,double d'or un tronc de bronze.
Par ailleurs, Souffle 6, (1978, MNAM), est une sculpture en terre cuite, "classique" si on n'y voit un écorché de gorge géante ; une poire monstrueuse avec, à la place de la queue, une figure humaine; des pots à fleurs, identiques, posés inversés l'un sur l'autre comme la colonne sans fin de Brancusi*, Albero di Terra, (1986, SMA) ; Structure du temps, (1991) entasse des bandes d'argile dégressives sur une tige dont elles épousent les contours. Plus prosaïquement, Pages de terre, (1987, FRAC Loire), montre trois instruments à main, aux manches nets, mais à la partie métallique englaisée, comme s'ils venaient de servir.
Dans les années 1990, il mêle artefact et nature, en adoptant des matériaux translucides, communs ou précieux, verre, (1994), ou cristal, (1997), ou opaque, bronze, pour une illusion de rocher retenant une plaque d'acier carrée, La Géométrie dans les mains, (2007). Il plante un tronc d'arbre ou porteur dans sa fourche d'un bloc de pierre, Idée de pierre, (2012, parc de la documenta de Kassel).
Peintre, il met son corps à contribution : saisissant l'empreinte d'un battement de cil, il la projette en grande dimension, la répète et obtient une oeuvre mouchetée de 10 x 2 m, Paupières, (1978, MAMCO et KMO, et 1989, MNAM), fusains dont l'ensemble suggère une ramure. Il reprend un effet spécial au Testament d'Orphée, de Cocteau, en1959, et c'est Renverser ses yeux, (1970), piquant sur un autoportrait des lentilles de contact-miroirs. Dans Griffures d'ongles, (1997-2004), sur plusieurs mètres carrés de papiers blancs, des écorchures servent de supports à des empreintes, déjà transformées en bols de cristal, Ongle sur tas de laurieris, (1993), Peaux de feuilles,  (2000, MNAM), vaste pièce tapissée de feuilles de laurier retenues dans des quadrillages de grillage, avec, au centre, deux lauriers, l'un séché, l'autre en bronze, Respirer l'ombre, (2000, MNAM), Une monumentale empreinte d'un tronc d'arbre contient un canal de bronze retenant la sève,  Ecrin, (2006, GAMB).

Expositions : 1968, Dépôt d'art contemporain, Turin, (P) ; 1979, 1992, Durand-Dessert, Paris, (P) ; 2007, Biennale de Venise ; 2008, Marian Goodman, Paris, (P) ; 2009, Ecritures silencieuses, Espace Louis Vuitton, Paris (G).; 2012, Tentation du verre, Château de Villeneuve, Vence, (G) et Documenta, Cassel ; 2013, Jardins du Château de Versailles, (P) ; 2015, Musée de Grenoble, (P).

Rétrospective : 1984, Fort Wort Art Museum ; Musée d'art contemporain, Chicago ;  Musée d'art moderne de la ville, Paris ; 1985, Musée de Nantes, Palais des Beaux-arts, Charleroi, Musée de Grenoble ; 1991, Castello di Rivoli, Turin ; 1994, Centre culturel Teresa Orsola Bussa de Rossi, Forlano ; 2004, Centre Pompidou, Paris

Lieux publics : Bronze dans les jardins de l'ancienne École polytechnique, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
- Je sens la respiration de la forêt, j'entends le bois pousser lentement et inexorablement, je façonne ma respiration sur la respiration du végétal. Je sens le flux de l'arbre autour de ma main appuyée sur le tronc.