Fiche de présentation

PARANT, Jean-Luc

né en 1944 à Mégrine,  Tunis, Tunisie ; auteur d'une quarantaine de livres ; 1961, rencontre et travaille avec Titi Parant*;  2000, enseigne aux Beaux-Arts de Paris ; vit à Buis-les-Baronie, Drôme.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Sculpteur

Présentation : Dialecticien du noir et blanc, fasciné par le support écrit ou dactylographié, il recompose des fragments de manuscrit ou de tapuscrit en géométries lignées ou en oiseaux, poissons et chevaux. Il leur oppose des reliefs monochromes, petits carreaux assemblés de cire à cacheter, avec, en réserve, tapirs, avions, navires, automobiles. De bas-reliefs en éléments assemblés, autruche ou superposition d'yeux globuleux, (1992). Sous des herbes séchées, il dessine à lencre de Chine une licorne composées d'un maillage de 554 alvéoles, L'Herbier à la Licorne, (2011), La Traversée du regard, (2014).
Il est surtout, depuis la fin des années 1980 l'auteur d'installations faites de centaines de boules de terre cuite ou de cire à cacheter. Lisses ou dotés d'un renflement circulaire en forme de frein. Envahissant une torpédo rouge et déboulant de ses portières ouvertes, Les Machines à voir, (1993, MAC), dévalant dune porte dont elles empêchent l'accès ou vues au travers d'un oeilleton creusé dans des plaques de granit en polyester, Le Bouleversement, (1990, MNAM). Sa femme Titi se joint à lui pour amalgamer les rondeurs en des sortes de couples renouant après 23 000 ans avec la Vénus de Saint-Germain-en-Laye. Au milieu des années 90, il passe à la surface plane, avec, pour transition, Portrait de boules, (1996). La boule éclate à l'orée du nouveau millénaire et propose deux moitiés de crâne sans que la vanité n'apparaisse réellement, sinon dans Sous la chaleur du soleil, (1999), dessin. La cire à cacheter gris-noir, des morceaux déchirés de manuscrits, des inclusions de papier portant des centaines de cercles minuscule, des papiers déchirés dans des formes d'art brut*, chevaux, bonshommes, lancers de rayons lumineux. Cette mise à plat joue souvent de la répétition (plus rarement du triptyque), et l'on retrouve son goût de l'accumulation, moins débordante et plus cérébrale ; elle pousse jusqu'à peupler de multiples rayons de bibliothèques, avec des livres rangés ou montrés dans leur àplat, d'autres aux pages ouvertes, entrecoupés de pages manuscrites et de boules qui transforme les étagères en cabinet de curiosités, Bibliothèque du toucher, (2005), de cire et de papier, (2008). Il constitue un vaste ensemble de tablettes de terre cuite, version moderne des mésopotamiennes. En réserve dans de la cire fuligineuse, des mains se découpent articulées de manière monstrueuses et elles contiennent des textes imprimés, (2010), reprenant ses oiseaux, Sans titre, (2001). Il écrit en spirale ou sauvegarde la réserve autour des curiosités accumulées, coquillages, fleurs séchées, papillons, n'oubliant jamais de poser en colonne, un trait pour chaque écriture ; il en remplit l'irisé d'une valve d'huître, (2012).
Il passe à une dimension supérieure ; les boules ont grossi,  le Big-Bang s'est cristallisé et des sauriens en sortent ; plus un éléphanteau domine, l'évolution est en marche, prélevée dans la taxidermise qu'il collectionne depuis toujours

Expositions : 1963, Hôtel Colbert de Torcy, Paris, (G) ; 1991, gal. Montaigne, Paris, (P) ; 2000, gal. de France, Paris, (P) ; 2004, 2014, Lara Vincy, Paris, (P) ; 2007, Ô quai des arts, Vevey, (P) ; 2012, Pierre-Alain Challier, Paris, (P).