Fiche de présentation

ABRAMOVIC, Marina

née le 30 novembre 1946 à Belgrade, Serbie, d'une mère historienne d'art ; 1965-1970, Beaux-Arts, Belgrade ; 1973-1975, enseigne aux Beaux-Arts de Novi Sad ; 1975-1988, liaison avec Ulay*; ils travaillent ensemble entre le 30 novembre 1975, date d'une rencontre dans un studio de la télévision néerlandaise, et le 27 juin 1988, date à laquelle, après deux itinéraires différents, ils se retrouvent sur la muraille de Chine ; 1997, Lion d'or de la Biennale de Venise ; vit à Paris et à Amsterdam.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticienne

Présentation : Interventionniste*, notamment d'art corporel*, Rhythm 5', (1974, fond. Abramovic, Amsterdam), d'installations et de vidéos. Explorer ses limites physiques, trouver un anéantissement oriental, capter les sources d'énergie, parcourir 4 000 km, ce sont des performances* individuelles peu transmissibles et dont on ne voit pas pourquoi elles le seraient. Néanmoins, elle les enregistre en video* à compter de 1973. La même année, elle retranscrit la première phrase de cent lettres reçues entre 1959 et 1973. Qu'en 1974, elle absorbe en public, au musée d'Art contemporain de Zagreb, de hautes doses de tranquillisants puis d'anticataleptiques, avec 6 heures de coma et des crises d'épilepsie. Qu'elle se montre de face, en plan unique de vidéo, dans des situations dramatiques ou extrêmes, soit qu'elle se démêle compulsivement les cheveux avec un peigne en fer, Art must be Beautifull, Artists must be Beautu-ifull, (1975, MNAM), qu'elle danse nue, cagoulée, (1976, MNAM),  ou qu'elle se fasse parcourir le visage par un serpent, qu'elle couche nue avec un squelette, trois heures durant, (2005), ou qu'elle mange une gousse d'ail (1989-1992).
D'autres témoignent plus du temps qui passe, au ralenti comme en réel ou en accéléré, Rhythm 0', (1974), à Naples, elle reste debout, immobile 6 heures durant dans une galerie, avec la possibilité pour les visiteurs de s'approprier un des 72 objets contondants qui l'entourent. Durant sa rencontre avec Ulay*, elle procède au Nightsea Crossing, (1976-1988), consistant à s'asseoir immobiles, face à face, dans des lieux où, faisant le vide de soi, on peut communier avec différentes cultures. Avec Ulay*, ils se tiennent nus dans un étroit passage que doivent franchir sans les toucher les visiteurs d'une exposition, (1977, MoMA).  Seule, assise sur une chaise au MoMA, sept heures par jour et ix jours sur sept, immobile et sans manger, durant trois mois, the Artist is Present, (2012)
Modus VivendI, (1985, MACM), diptyque photographique, grandeur nature, une femme en longue robe blanche tente de rejoindre un homme en noir assis devant des vanités. Ils partent chacun d'un bout de la Muraille de Chine et marchent jusqu'à se rejoindre (1988). Des photographies témoignent de leurs tensions, AAA-AAA, (1976, SMAK), comme des "sculptures" invitent à la détente un lit de métal avec appuie-tête de quartz, des cathèdres d'acier surmontées de blocs d'améthyste bruts et évidés, au travers desquels passent la lumière et l'échelle récurrente, suivant le parcours de l'ascenseur du musée grâce à l'une des parois en verre, ou s'affichant avec des barreaux en lames de couteau, Ladders Double Edge, (1996, SMAK). Photographie comme telle, en couleur, Balkan Baroque, (1998), elle domine, en robe blanche tachée, un tas d'os d'animaux sanguinolents, ou Mater Dolorosa, (1993), portant sur ses genoux le corps allongé d'UlayElle donne, par montage, un bouche à bouche entre la sienne et celle du Stromboli, (2002). En 2005, au Guggenheim, elle crée une sorte de rétrospective d'actions* menées par Chris Burden*, Gina Pane* ou elle-même à ses débuts; si elle n'obtient pas l'autorisation des tiers, elle crée des performances analogues aux leurs.
Elle revit les morts de 7 héroïnes d'Opéra, (2015), en hommage à la Callas qui les a interprêtées 

Expositions : 1962, Université des travailleurs, Mosa Piade ; 1990, Centre Pompidou, Paris ; 1999, 2009, Cent8, Paris, (P).

Rétrospective : 2010, Museum of Modern Art, New York.

Musées : Fondation Abramovic, Amsterdam.

Citation(s) : Elle a dit : -L'art, ce n'est pas de faire, c'est d'être.