Fiche de présentation

GHARBAOUI, Jilali

né en 1930 à Sorf el Melh, Sidi Kacem, Meknès, Maroc ; 1940-1950, cours du soir aux Beaux-Arts de Fès ; 1952-1953, Beaux-Arts de Paris ; 1953, académie de la Grande Chaumière*, Paris; sombre dans la boisson et la drogue ; 1955, 1956, revenu au Maroc, tente le suicide ; 1957, Beaux-Arts de Rome ; 1957, commence des séjours chez les trappistes de Toumliline ; 1962, voyage aux Pays-Bas avec son amie Thérèse Boersma ; 1968-1970, vente d'une partie de son atelier au collectionneur Serghini qui, décidant de le commanditer, lui fait perdre sa vigueur ; 1971, retrouvé mort, le 8 avril à l'aube, sur un banc du Champ de Mars à Paris ; inhumé à Fès.
signature : en caractères latins.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : On dit une grande partie de son oeuvre, perdue : les paysages postimpressionnistes* de sa jeunesse, et ceux de l'année romaine 1957, ainsi que les sculptures minimalistes* avant la lettre de ses séjours à Toumliline. Restent des oeuvres de qualité, inspirées du Lapicque* de 1939 et du Manessier* de 1943 : leurs grillages, disons qu'ils seront ses moucharabiehs. De 1955 à 1960, les lignes se croisent nerveusement, Composition, (1959), parvenant de temps à autre à une presque orthogonalité. mais plus souvent renvoyant aux courbes de l'alphabet arabe. Équivalence des buissons d'épines qui séparent les géométries des maisons de pisé, incomplètement blanchies, qui laissent voir la gestualité de la brosse à chauler. Le plus original, ce sont les dessins de 1963, qui dans le même foisonnement de traits, rendent l'envol des cigognes. La même année quelques paysages, simplifiés, mais explicites et colorés. Les traits noirs s'élargissent jusqu'à suggérer les plombs d'un vitrail qui laissent apparaître les couleurs qu'ils frappent. S'ils sont raides, on songe aux touffes de bois mort; s'ils sont souples, à une calligraphie. Puis vient une période inspirée par la rencontre de Cobra* qui métamorphose les lignes nerveuses et foisonnantes en monstres non-figuratifs*, Composition, (1969).  En se coulant dans l'abstraction*, il conjugue fidélité à l'Europe et à l'Islam.

Expositions : 1957, Rabat ; 1959, Biennale de Paris.

Rétrospective : 1993, Institut du monde arabe, Paris.

Musées : Fondation ONA, Casablanca, 70 oeuvres.