Fiche de présentation

STURTEVANT, Elaine

née en 1930 à Lakewood, Ohio, États-Unis d'Amérique ; Cleveland Museum of Art, Chicago ; Art Students League  ; Université d'Iowa, de Zurich et de Columbia ; 2011, Lion d'Or de la Biennale de Venise ; vit à Paris et New York ; 2014, meurt le 7 mai  Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien - Vidéaste

Présentation : En 1965, on entre et l'on croit s'être trompé : " c'est une exposition Warhol*! " (ou Johns*, Stella*, Beuys* etc.) Non, c'est Sturtevant qui pose la question de l'oeuvre d'art. Aucune oeuvre n'étant totalement nouvelle puisqu'elle emporte avec elle tout un acquis culturel, il faut qu'elle se contente d'être originale. Encore que, pour Duchamp*, elle se contente d'exposer  un urinoir pareil au sien.
Dès lors, poussant sa démonstration conceptualiste* au cas limite, elle produit des oeuvres personnelles qui sont des copies. Au " ce n'est pas une pipe " de Magritte* répond " ce n'est pas un Andy Warhol " (ou un Johns, Stella, Beuys, etc.), Study for Rosenquist's Spaghetti and Grass, (1966), peint un an après l'original. Elle pose aussi la question du vrai et du faux. Bouvard et Pécuchet s'adonnent à l'imitation, faute d'avoir pu créer. Mais, eux, ils échouent. Sa maîtrise technique s'allie au refus de l'imagination créatrice.
 Elle se fait installationniste* recréant The Shop d'Oldenburg, (1967) ;  à l'occasion de le Coupe du Monde de football, (1998), elle demande aux spectateurs de dessiner une chaussure Adidas, dans une sono rock-hurlements de foule, tandis que quatre intervenants de l'art (elle-même et des critiques) proclament dans la rue le lauréat. Elle reproduit une attraction foraine, petit train dans un tunnel noir, croisant des figures terrorisantes, House of Horrors, (2010), Vidéaste*, elle plante 7 moniteurs rapprochés sur lesquels on voit, un doigt qu'on coupe, un pénis en érection, un gland trempé dans du carmin, un visage de femme défiguré par une balle de tennis en place de nez, The Dark Threat of Absence, (2003), ou une bouche masquée ou au naturel à la langue sensuelle qui fait se mouvoir des rubans rouges, Blow Job, (2009). Elastic Tango, (2010) simulacre en trois actes et neuf moniteurs, ou le pauvre cabot courant en boucle sur 8 m. de long, Finite/Infinite, (2010).
Par ses piratages* elle veut dénoncer la paresse intellectuelle de visiteurs ne faisant pas l'effort de distinguer original de copie.

Expositions : 1965, Bianchini, New York, (P) ; 1966, gal. J., Paris, (P) ; 1993, villa Arson, Nice, (P) ; 1994, 1998, Thaddaeus Roppac, Paris, (P) ; 1998, 2009, Air de Paris, Paris, (P) ; 2006, Biennale Whitney, New York ; 2010, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (P) ; 2012, Moderna Museet, Stockholm, (P) ; 2013, Kunsthalle Zurich, (P).