Fiche de présentation

CLARK, Lygia

née le 23 octobre 1920 à Belo Horizonte, Minas Gerais, Brésil ; 1947, études à Rio de Janeiro ; 1950-1954, étudie à Paris avec Léger* et  Szenes* ; 1968-1976, se réfugie à Paris ; 1970-1975, enseigne la fantasmatique du corps à Paris-I;  organise des séances de thérapie à base d'objets sensoriels ; 1988, meurt à Rio de Janeiro.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticienne

Présentation : Peintre de l'abstraction* géométrique d'un strict constructivisme*, elle passe au conceptualisme* après des installations* auxquelles le public doit participer, comme revêtir une combinaison et manger des fruits face à une video* qui évoque le cannibalisme, (ca.1970). Ses oeuvres géométriques usent du noir et blanc, rectangles disposés de telle manière qu'une illusion d'optique leur confère une troisième dimension, Plan et superficies modulées n° 2, (1956, Universidade, São Paulo), ou que ces triangles pliés prennent des allures de cocotte, Bicho, crabe double (1961, Pinacothèque São Paulo). C'est aussi le but des bordures blanches, qui donnent à ses cercles et carrés un relief dont leur peinture plane eût dû les priver. Elle se détache progressivement des deux dimensions au profit de formes organiques, des objets sensoriels, dont le toucher doit modifier les sensations des usagers, masques, lunettes, sachets remplis de sable, scaphandres de caoutchouc, Habit-corps-habit, (1967), l'un mâle avec son appendice en tuyau, l'autre femelle avec son ouverture oblongue. A l'opposé, elle plie du métal en triangles qui le fait tenir, Caranguya, (1960, MNAM), d'inspiration constructiviste*. Installatrice* pour La Maison est le corps, (1968), dans laquelle il faut pénétrer pour ressentir ce que l'on voit. Dans le même esprit, Tête collective, (1975), dans laquelle on doit introduire la sienne, porteuse d'un amas de tissus de rebut, et déclencher le bruit du grand large, ou celui des rues ; ses étudiants sont mis à contribution pour cette esthétique relationnelle*.  Elle réalise des sculptures en acier plié, suspendues et mobiles. Elle montre des photographies, dont Oculo, (1968) dans laquelle on la voit portant des lunettes-hublot, triple.

Expositions : 1952, Institut ondoplastique, Paris, (P) ; 1960, 1968, Biennale de Venise ; 1963, Musée d'Art moderne, Rio, (P) ; 1964, Stuttgart, (P) ; 2011, A Rua, Mukha, (G).

Rétrospective : 1997, Fondation Tàpies, Barcelone ; 2005, musée des Beaux-arts, Nantes.

Citation(s) : Elle a dit : " L'oeuvre ne se réalise que par sa manipulation. "