Fiche de présentation

HORN, Rebecca

née en 1944 à Micelstadt-Hambourg, Allemagne ; 1963-1969, Beaux-Arts, Hambourg ; 1971-1972, St. Martin's School of Art, Londres ; 1974, enseigne au California Art Institute, Valencia, et à l'université San Diego, Californie ; 1989, aux Beaux-Arts de Berlin.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticienne

Présentation : À la fin des années 1960, et une décennie durant, elle apparaît sur la scène artistique avec une pratique de l'art corporel*; elle est sa propre sculpture, dénudée et revêtue de plumes comme une moderne Chantecler érotisée. Ses accessoires conservés dans des valises et des films pérennisent ses interventions* éphémères. Ensuite, elle devient auteur d'installations* délirante, "upsidedown", dit-elle, et elle dit bien, puisqu'elle présente un piano à l'envers qui déglutit, en même temps que les sons, son clavier, ou une série d'anciennes machines à écrire hautaines dont les rubans se dirigent vers le sol, ou encore une chute d'une dizaine de lits d'hôpital, traversés par le tuyau d'un goutte-à-goutte aboutissant dans un bac. Le moteur a remplacé le corps,et la cruauté l'érotisme : c'est ainsi que la parade du paon cède les plumes à des piques, que des couteaux s'enfoncent dans des pinceaux, These 77 Branches of Destinity, (1992, LACMA) ; pour la Machine à fouetter, (1988, MNAM), une cravache agit au bout d'un moteur, et Les Amants, (1991) est une machine à peindre, avec un bras relié à un seau de couleur. Une pièce tout entière revêtue de miroirs dotés de marteaux qui les frappent, Ballet of the Woodpeckers, Le Rayon de lune, (1992), l'eau est représentée par des tuyaux de plomb serpentant, l'lelectricité par des filets de mercure; les violons ou les tambours se mettent en marche grâce à une cellule photoélectrique, Soupirs d'amour (1995). Elle utilise aussi bien des matériaux récupérés que des objets de rebut. Elle intervient aussi en extérieur, comme cette reconstitution symbolique des supplices dans un lieu qui les a connus et au Moyen Âge et sous les nazis, 40 marteaux d'acier qui frappent le mur tandis qu'un goutte-à-goutte tombe dans un bassin d'acier, Le Concert, (1987, Müster). De manière beaucoup plus sobre, proche de l'arte povera*, elle montre dans un caisson d'acier une nappe de mercure mouvante au gré des impulsions, Le Clavier, (1989, MBANa). Elle réalise des oeuvres presque à trois dimensions intitulée Bibliothèque des animaux : feuilles de livres déchirées, manipulées et agrémentées d'un grand insecte ou d'un petit reptile naturalisé, dans un caisson de verre. Ses créations sont reprises en installations nouvelles regroupant, pour une image insolite neuve, surréalisante* , divers éléments autrefois séparés. De formats plus modestes, des agencements arrivent à suggérer plus qu'à montrer le sadomasochisme, avec, toujours, le recours au ferme et au duveteux, comme un fouet se terminant en coton, des chaussures à talon aiguille ou Liaison à trois (1991), pendule dont le balancier comme les bras d'aiguilles sont assortis de pinceaux. Elle est aussi vidéaste* des situations entre rêve et réalité.
Photographe, elle superpose ds transparences de lieux, de personnes du Moyen-Orient islamique qu'elle macule de signes évoquant l'alphabet arabe, avant de rephotographier le tout (2001). Buisson ardent ou Le Calvaire (2001), sculptures mouvantes de branches de cuivre aiguës ou de deux épineux se croisant.

Expositions : 1972, Dokumenta, Kassel ; 1973, René Block, Berlin, (P ); 1875, Saman, Gêns, (P) ; 1982, Chantal Crousel, Paris, (P ); 1988, 2001, gal. de France, Paris, (P).

Rétrospective : 1993-1995, Musées Guggenheim d'Eindhoven, Berlin, Vienne, Londres et Grenoble.