Fiche de présentation

ANÜLL, Ian

né en 1948 à Sempach, Lucerne, Suisse ; cineaste de courts métrages ; vit à Berlin et Zürich.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Une action à Montréal, lorsqu'il sollicite les passants, Give me a Chance,Give me 5 cents, (1982), donne le ton. Il conceptualise* richesse et pauvreté. Il invente ou s'inspire de prédécesseurs, chaque fois que l'une des idées de son imagination toujours en ébullition, lui traverse l'esprit. Fais le beau et tu reçois un sucre, (1978), disperse les mots dans un caisson et remplace le dernier par l'objet, un morceau de sucre, ironisant sur le minimalisme*. Avec INRI,( (1987) dont les deux I ne sont visibles que sur la tranche du tableau, de sorte qu'on ne lit que NR, c'est à dire numéro; il récidive avec R)EDEN, (2003), c'est à dire "lire" dont l'EDEN, le paradis est dissocié du R symbolisé par (r), "Registered" ou "marque déposée" qui revient constamment dans son oeuvre, comme dans Trademark Alphabet, Sans titre ou le cours de 1 à 5, (1988) veut démontrer que le cours du dollar vaut cinq fois plus à l'Est qu' l'Ouest; la même année, il se contente d'exposer des produits de consommation aux marques célèbres. Son travail conteste largement le mercantilisme. En vitrines figurent des archives de Art in Safe, (1989); il choisit huit oeuvres des artistes arrivés au sommet du journal allemand "Capital", propose de les enfermer dans les coffres d'une banque suisse et d'inviter le public à les découvrir sous l'oeil d'un agent de sécurité. Revenant au minimalisme, il montre une série de tableaux blancs Sucre et sel, (1991), dans lesquels ces denrées ont été incorporées à l'acrylique et qui font allusion à la "marche du sel", préconisée par Gandhi, pour l'aller recueillir dans la mer et ne plus en acheter aux britanniques. Il filme certains des 3000 drogués, autorisés jusqu'à 1994, à consommer dans ce parc près de Zürich; les videos* sont placées dans des charriots de supermarché, (1993); dans le même esprit, avec un jeu de mots tragique en sus, Out of a Box, (1998), un film d'enfant thaïlandais forcé de se loger dans des cartons et l'écran est posé dans un carton ouvert.  qui ne sont visibles par le public qu'en présence d'agents de sécurité.Tricolore, (1990) évoque en treize objets, le bleu-blanc-rouge qui n'appartient pas seulement au drapeau français mais à celui de douze autres contrées comme le Royaume-Uni ou la Russie, toutes capitalistes à la seule exception de Cuba ! L'année 1993, il multiplie les peintures d'abstraction* géométrique unies au pop*; douze Faucille et marteau, de petits formats indissociables, dont les fragments jaunes sur fond rouge ne sont reconnaissables que s'ils sont situés dans leur continuité graphique, à l'instar de ces jeux qui nécessitent de faire glisser les carrés jusqu'à leur bonne position. Les douze, (1992).  L'Habit ne fait pas le moine, (1993) agrandissent géométriquement des détails d'habillement les plus divers, rayures ou crocodile. Il semble se départir provisoirement de son engagement mais les huit lettres de A Vendre, (1993) ironisent sur la vénalité des oeuvres d'art. Un cercle au haut d'un mur contient les chiffres 7130, (2006) qui inversés donnent le mot OEIL, celui là même évoqué par Orwell, devenu numéro. Il met en scène une parabole en diptyque, sur un panneau un texte imprimé à la manière de ceux présentés par Kossuth* raconte qu'un collectionneur ayant appris le premier le décès de l'artiste R. se précipite chez son marchand pour acheter une oeuvre importante mais le marchand, au courant lui fait le prix d'un artiste mort et non plus vivant; sur le second panneau, il paraphrase l'Indiana* de LOVE en présentant le mot Prix.

Expositions : 1983, Bellaurd-Festival, Fribourg ; 1987, Munro, Hambourg, (P) ; 1991, Biennale de Sao Paulo ; 1993, Camille von Scholz, Bruxelles, (P) ; 2006, Centre culturel suisse, Paris, (P).