Fiche de présentation

TETSUMI, Kudo

né le 23 février 1935 à Osaka, Japon ; 1954-1958, Beaux-Arts de Tokyo ; 1957, participe à Gutaï*; 1962, s'installe à Paris ; 1978, séjourne à Berlin ; 1980, première cure de désintoxication d'alcool ; 1985, reprise d'alcool, "fidèle allié et redoutable ennemi"; 1987, nommé professeur aux Beaux-arts de Tokyo ; atteint d'un cancer de la gorge ; 1990, meurt le 12 novembre à Tokyo, d'un cancer du colon.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Il commence en 1957 avec une première performance*; il détruit ses toiles dans une galerie et jette sur leurs restes oeufs et tomates. Arrivé à Paris, c'est Philosophy of Impotence, (1962), qui se termine par le ligotage de l'acteur; il double cet exploit d'une installation* en tapissant une pièce de pénis en maillot de tissus dont le gland est une extrémité de capote et de quelques autres objets qui veulent annoncer la survie de l'homme au delà de ses mutations organiques dues à la civilisation contemporaine.
Ensuite, sans délaisser ce genre, il adopte pour thèmes principaux, l'écologie et l'érotisme qu'il exprime dans des "portraits", (1965-1980), assemblages de parties de corps humain en décomposition, de la végétation mourante, placés en cage d'oiseau, en boule de plastique transparent ou en polyptyque, Votre portrait, (1967, MBAS) dans un cône approximatif, fendu, des organes internes s'étalent dans une nature polluée, . Portrait d'Ionesco, (ca.1970), bafoué, mangé, mais survivant. ; Blue Box With Hearts and Sex, Thermometers, (1975), les couleurs sont en dessous dans le ciel et des fleurs fanées, au dessus. Polution-Cultivation-Nouvelle écologie, Grafted Garden, (1971, MNAM), jardin de membres humains accrochés à des supports métalliques avec des végétations languides et un masque de Ionesco avec lequel il eut des démêlés. Les objets hétéroclites rassemblé sont revêtus de couleurs phosphorescentes, ou placés dans de la lumière noire, pour les rendre fantastiques; toute forme allongée devient prétexte à une transformation phallique et des crânes rongés rappellent que thanatos et proche d'eros.
Sculpteur, il taille dans la paroi du mont Nokogiri, un immense phallus, (1969). Dans un second temps, à compter de 1979, il adopte les fils de couleurs qui sont pour lui le symbole des la transmission des informations génétiques, il en fait des petites sculptures continues, convexe et concave, reliées, Axe magnétique et axe vide, (1982), ce sont les symboles de l'Orient et de l'Occident. Dans La Survivance de l'avant-garde, (1985, FNAC), comme dans The Wandering Boy is Forever Attractive, (1985, MAMVP), il présente au sol, une vanité traînant derrière elle un flot de ces fils. Dans le même esprit Ame d'artiste et axe vide, (1983, MAMAC), parasol auquel pendent des fils et qui suggère un envol autre part. L'un des premiers, il reporte sur toile des images créées sur ordinateur et imprimées par machine à jet d'encre de grand format, Translation Painting by Computer by Radioactivity, (1971). Ses matériaux sont des polymères, de la cire coulante, des objets en plastique. Son monde est celui du kitsch* revu par la science-fiction des horreurs, ou la réalité dont il est hanté, celle du 6 août 1945, naissance à Hiroshima de l'ère atomique. Lors de sa dernière exposition au Japon, il présente L'Ame de l'artiste, (1987), une bougie enfermée dans une cage qui finit par s'éteindre.

Expositions : 1957, Mimatsu, Tokyo, (P) ; 1962, Daniel Cordier, Paris, (P ); 1963, 1965, biennale de Paris ; 1966, Gemeentelijke Museum, La Haye, (G) ; 1968, Léger, Malmö, et Mickey Loenesloot, Pays-Bas, (P) ; 1976, festival international de Cagnes-sur-Mer, biennales de Venise et de Sao Paulo ; 1981, Musée Sogetsu, Tokyo, (P) ; 1986, Centre Pompidou, Paris ; 2007, La Maison rouge, Paris.

Rétrospective : 1970, Kunsthalle, Düsseldorf; (P) ; 1994, musée des Beaux-Arts d'Osaka.

Musées : collection Frits Becht, Amsterdam.