Fiche de présentation

LeWITT, Sol ( Salomon LeWiit, dit )

né le 9 septembre 1928 à Hartford, Connecticut, Etats-Unis d'Amérique ; 1945-1949, Syracuse University ; 1950, sert dans un unité non-combattante de l'armée américaine durant la guerre de Corée; 1953, s'installe à New York ; School of Visual Arts ; 1955-1956, dessinateur dans l'atelier de l'architecte Pei ; 1960-1965, libraire au Modern Art Museum de New York ; 1979, s'installe à Spolète, Italie ; vit à Chester, Connecticut ; 2007, y meurt le 8 avril.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : En 1958 il s'inspire des maîtres du passé, schématisant leurs toiles célèbres, de Piero della Francesca à Goya. Suivent des dessins, Working Drawings, (1962), qui annoncent la rupture et n révèlent que la forme avec pour unit� de base, le cube, puis celle du diamant, (1963). Il crée en hommage à Muybridge, une installation* dans laquelle le public est invité à voir, du plus loin au plus près des images allant de la figuration à l'abstractin*, (1963). Il est sculpteur de 1965 à 1970, devient minimaliste*. En 1968, il fabrique un cube de métal qu'il enfouit à Bergeyck, Pays-Bas, tandis qu'un photographe immortalise la scène, Double Composite, (1971, SMA), matérialisation de quelques carrés sur un support sérigraphique.
La même année 1968,  il crée son premier Wall Drawing. Maître de la conception, du conceptualisme* dit-il, sans abandonner le minimalisme, il délègue la réalisation à des " travailleurs artistiques ",  à l'instar des compositeurs qui n'exècutent pas leur symphonie ou des architectes qui ne bâtissent pas leurs édifices. Ces oeuvres monumentales sont donc reproduites et reproduisibles selon les indications minutieuses du créateur : Wall Drawing 295, (1976, LACMA) ou Wall Drawing, (1981, MNAM), 4 géométries à même le mur, triangle, carré, rectangle et trapèze, Sans titre, (1981, EAC), quatre panneaux de bandes équidistantes, noires et grises, horizontales, verticales, diagonales inversées, WallDrawings, (1985, MBABx), accompagné du descriptif suivant : " The wall is divided horizontally and vertically into four equal parts, with gray, yellow, red and blue superimposed progressively, drawn with color ink washes. " Ou encore une rotonde au musée de Picardie, multipliant les géométries, Wall Drawings n° 711, (1992).
Il est connu par ces constructions ; il l'est moins par ses simples graphismes, qui vont de traits verticaux, imperceptibles, noirs sur blanc ou coloris (1969-994), Lines in Four Directions Each in a Quarter of a Square, (1969), dessin à l'encre d' une apparente simplicité et, en fait d'une complexité intrinsèque, " Vertical lines not straight ", recommande-t-il, ou également par ses ondulations d'eau troublée (1976-1994), par son ballet de courbes et de droites, Wall Drawing, 260, 1975, MoMa), lignes blanches sur mur noir, par ses simples taches noires, brillantes sur mat (1994), par la variation des droites et des courbes enchaînées. Le chromatisme de ses Wall Drawings, fait de tons vifs sur tons vifs, en 1979, devient, une dizaine d'années plus tard, assourdi, limité aux trois primaires et au noir, superposés de manière qu'elles perdent leur éclat natif. Dans les années 90, les teintes sont obtenues par la même superposition des quatre encres de base. Tamponnées, ce qui empêche pour ces grande surfaces peintes toute monotonie. Il suscite le recueillement dans son installation Panneaux et Tour, (RIVOLI), avec ses panneaux de couleurs obscures qui paraissent se refléter dans une tour octogonale centrale, comme dans Walls, (1993 ibid), deux murs à angle droit recouverts de craquelures en polystyrène, noires sur blanc d'une part, blanches sur noir, d'autre part. Selon le même principe, quatre murs, Red, Yellow and Blue Wall, (1994, BOM). Il pratique cependant, aussi, un art graphique traditionnel, depuis la saisie, en 1956, des traits essentiels des grands maîtres, jusqu'à des papiers déchirés laissant apercevoir le fond noir sur lequel ils sont fixés, forme en réserve, (1975), correspondant à une succession de gouaches noires informelles (1991), Evocation de quelque caillou expressionniste*, ou simples taches aux formes géographiques, s'entourant d'un cadre tracé en noir à la main levée. En 1992-1994, Brushstroke,, lignes multicolores à la gouache, superposées horizontalement ou juxtaposées verticalement, interrompues et reprises, revenant au cube dont l'apparition provient de la pose différente des lignes dans une masse de traits homogène. Il pratique aussi bien la rigueur du hard edge* que le relâchement expressionniste du pinceau. Lorsqu'il montre ses travaux préparatoires, ce sont de véritables plans, fignolés, atteignant le statut d'oeuvre en soi. Cet art graphique est l'équivalent de ses figures géométriques, cercles, carrés, triangles, rectangles, trapèzes, pyramides tronquées ou déformées et parallèlépipèdes. Auteur d'installations*, sculpteur, ou architecte? dans Long Pyramid, (1994, BOM), longue construction à degrés en briques d'aggloméré gris. Sculpteur certainemnt pour Complex Form n° 8, (1988, ibid.), articulation de géométries irrégulières  à trois dimensions.
Il est également graveur. Il déclare ses influences : Alain Robbe-Grillet et Samuel Beckett, pour la sécheresse de l'écriture, I.M. Pei, pour la précision du détail, le Bauhaus*, le Stijl* et le Constructivisme* devenus oeuvres originales. Ses Wall Paintings sont pour la plupart -500 dit-on- des oeuvres éphémères, mais éternelles puisque, comme le phoenix toujours prêtes à renaître de son principal assistant, John Hogan entouré de très nombreux aides.

Expositions : 1965, John Daniel, New York, (P) ; 1971, Lisson, Londres, (P) ; 1979, Biennale de Venise; 1987, ARC, Paris ; 1994, Renn, Paris ; 2012, Musée de Louvain, Belgique, (P).

Rétrospective : 1978, Modern Art Museum, New York ; 2000-2001, San Francisco, Chicago, New York ; 2012, Centre Pompidou, Metz.

Lieux publics : murs peints, h�pital universitaire de Li�ge; hall d'entr�e de la Bankers Trust Comany, Londres; 1999, ext�rieur de chapelle, Spol�te.

Citation(s) : Il a dit :-The Idea of the artist as a thinker and originator of ideas rather than a craftsman.